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VICE News

Les lycéens français fument et boivent moins qu’avant

Leur consommation de cannabis reste stable. En revanche, les lycéens français ont tendance à délaisser la chicha, d’après une nouvelle étude publiée cette semaine.
Pierre Longeray
Paris, FR

Les lycéens français fument et boivent moins qu'il y a 5 ans. Dans le même temps leur consommation de cannabis tend à rester stable. Ce sont les conclusions du dernier rapport de l'Espad (European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs), qui compare les usages de substances psychoactives chez les adolescents de 16 ans en Europe.

En France, l'enquête a été élargie à l'ensemble des élèves scolarisés de la classe de seconde à celle de terminale. 6 642 lycéens, issus de toutes les filières (générales, techniques et professionnelles) ont été interrogés entre avril et juin 2015.

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C'est l'OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) qui publie ce mardi ces chiffres encourageants pour les autorités françaises, qui tentent de faire baisser la consommation de tabac.

Entre 2011 (date de la dernière enquête de ce type) et 2015, la consommation quotidienne de tabac a reculé de 24 pour cent chez les lycéens français. Le recul est aussi conséquent en matière de consommation régulière d'alcool, dont les niveaux ont baissé de plus de 30 pour cent sur la même période.

Dans le détail, il apparaît qu'on a plus tendance à fumer de cigarettes en filière professionnelle et à plus boire en filière générale, sans que l'OFDT explique les raisons de cette différence. L'étude révèle aussi que le lycée est une période de la vie où les usages d'alcool et de tabac ont tendance à s'intensifier et parfois s'installer durablement.

Les lycéens délaissent la chicha

Une autre manière de consommer du tabac est aussi en net repli : la chicha. En 2011, 60 pour cent des lycéens indiquaient avoir déjà essayé la chicha, alors qu'ils ne sont plus que 47,8 pour cent en 2015. Les garçons ont tendance à plus fumer de chicha que les filles, qui consomment, elles, plus de cigarettes.

L'Espad étudie aussi l'expérimentation de la cigarette électronique chez les lycéens, qui seraient 50 pour cent à l'avoir testée — soit les mêmes niveaux qu'en 2014. Il a été observé que l'expérimentation de l'e-cigarette concerne davantage les plus jeunes, ce qui « corrobore l'idée que son utilisation est plutôt portée par l'attrait de la nouveauté, » note le rapport.

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L'usage régulier de cannabis a pas bougé depuis 2011 (7,7 pour cent des lycéens en fument de manière régulière), mais son niveau d'expérimentation a quelque peu reculé. Le rapport indique aussi que les expérimentations progressent au fil des années de lycée : « si un tiers des élèves de seconde disent avoir fumé du cannabis au moins une fois dans leur vie (34,8 pour cent), ils sont 54 pour cent à l'avoir fait à la fin de l'année de terminale. »

Plus gros fumeurs de cannabis en Europe

Concernant les autres substances illicites, parmi lesquelles l'Espad liste les stimulants (amphétamines, ecstasy, cocaïne et crack), les hallucinogènes (champignons, LSD), l'héroïne et le GHB, un lycéen sur 10 déclare avoir déjà pris une de ces substances — soit un peu moins qu'en 2011. Ce recul est notamment dû au fait que les lycéens prennent moins de champignons hallucinogènes et d'amphétamines.

Le rapport montre que les garçons sont plus concernés que les filles par ces expérimentations de drogues dites « dures » (11 pour cent contre 7,5 pour les lycéennes), et que les élèves des filières professionnelles ont plus tendance à tester ce type de produits que leurs homologues des filières techniques et générales (12,4 pour cent contre 7,7 pour cent).

Pour la première fois, l'Espad a interrogé les lycéens français sur leurs consommations de nouveaux produits de synthèse (NPS). 5 pour cent des lycéens disent en avoir déjà pris, et 6 pour cent ne savent pas s'ils en ont déjà consommé. En effet, il existe une multitude de NPS (plus de 222 recensées en France) et elles sont parfois vendues sous le nom de la drogue qu'ils s'efforcent d'imiter — il est donc difficile de les identifier.

À lire : Qui consomme les nouvelles drogues de synthèse en France ?

Lorsque l'on compare ces résultats avec nos voisins européens, on s'aperçoit que les lycéens français sont toujours en tête du classement pour « l'usage récent de cannabis », au-dessus de la moyenne européenne pour « la consommation récente de tabac » (11e sur 35) et en dessous de la moyenne pour celle d'alcool.

Suivez Pierre Longeray sur Twitter : @PLongeray