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Crime

Face à des «troubles sans précédent»les pays de la Ligue arabe créent une nouvelle armée commune

La formation et le déploiement de cette force pourraient prendre plusieurs mois.
Photo par Amr Abdallah Dalsh/Reuters

Alors que le conflit au Yémen continue de s'aggraver, et que la Syrie, la Libye et l'Irak s'enfoncent chaque jour un peu plus dans le chaos, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a annoncé ce dimanche que la Ligue arabe allait créer une « force militaire arabe unifiée » pour combattre les groupes armés et les insurrections au Moyen-Orient.

Sisi a fait cette annonce pendant le sommet de la Ligue arabe à Charm el-Cheikh, une ville balnéaire dans le Sinaï. Les responsables égyptiens ont dit à Associated Press (AP) que la force serait constituée d'une troupe de 40 000 soldats, aidés d'avions de chasse et de navires de guerre.

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La Ligue arabe est une organisation régionale souvent divisée. Composée de 22 membres dont l'Égypte, l'Irak, l'Arabie Saoudite et la Jordanie, la Ligue arabe cherche, pour la première fois depuis 65 ans et la signature d'un accord de défense commune, à créer une force militaire unifiée, toujours selon AP.

La formation et le déploiement de cette force pourraient prendre plusieurs mois. Les différents membres d'état-major ont trois mois pour présenter leur programme devant la Ligue arabe.

« C'est une résolution importante, compte tenu des soulèvements et des menaces sans précédents auxquels le monde arabe doit faire face, » a déclaré dimanche Nabil Elaraby, le chef de la Ligue arabe, à des journalistes.

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L'annonce de la Ligue arabe intervient alors qu'une coalition de dix États arabes menée par l'Arabie saoudite continue de bombarder les rebelles houthistes au Yémen.

Ce samedi, le général saoudien Ahmed bin Hasan Asiri a confié à l'agence de presse saoudienne que les bombardements avaient détruit tous les avions de chasse saisis par les houthistes, leurs centres de commandement, et la majeure partie de leurs missiles balistiques sol-sol.

« Le Yémen est au bord de l'abîme, ce qui demande une intervention arabe et internationale efficace, puisque tous les efforts déployés pour atteindre une résolution de paix après le coup d'État des houthistes ont été épuisés, » a dit Elaraby ce dimanche au sujet des bombardements.

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Les rebelles chiites houthistes sont entrés dans Sanaa, la capitale du Yémen à l'automne dernier, provoquant la fuite du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Le président assiégé a fui le pays la semaine dernière alors que les rebelles houthistes avançaient sur son bastion d'Aden dans le sud du pays.

En s'adressant aux journalistes au sommet de la Ligue arabe, Hadi a qualifié les rebelles de « larbins de l'Iran ». L'Iran, à majorité chiite, a nié soutenir les rebelles, qui ont renversé le gouvernement chiite du Yémen.

Les associations humanitaires se sont montrées inquiètes au sujet du lourd tribut que faisaient payer les bombardements aériens à un pays pauvre et usé par la guerre. D'après Human Rights Watch, au moins onze civils sont morts le premier jour des bombardements.

« Si les combats continuent, il y aura des conséquences désastreuses sur le bien-être et la survie de millions de personnes qui n'ont toujours pas d'accès aux soins de base, à l'eau potable, à la nourriture et qui sont sans protection, » a écrit dans un communiqué Johannes Van Der Klaauw, la coordinatrice humanitaire pour le Yémen aux Nations Unis.

Suivez Gillian Mohney sur Twitter: @gillianmohney