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Crime

Manifestation en minijupe à Nairobi pour dénoncer les violences faites aux femmes

Des centaines de personnes ont manifesté lundi en scandant « ma robe mon choix ». Dans la capitale kenyane, les habitants sont divisés quant à la liberté de choisir sa tenue vestimentaire.
Photo by AP/Ben Curtis

Une foule en minijupe a défilé dans les rues de Nairobi, lundi. Les manifestants montraient leur solidarité avec une femme agressée plus tôt dans le mois. Ses vêtements avaient été arrachés par un groupe d'hommes au niveau d'une station de bus de la capitale kenyane.

Demandant la fin des violences faites aux femmes et la fin des agressions sexuelles au Kenya, les manifestants se sont rendus là où l'agression avait eu lieu, devant les bureaux du gouverneur et devant ceux du chef de la police. Femmes et hommes portaient des pancartes couvertes de dentelle. Sur certaines, on pouvait lire « Ma robe, mon choix ».

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— BBC Africa (@BBCAfrica)November 17, 2014

L'agression de la station de bus, le 7 novembre dernier a été filmée. La vidéo, qui n'est plus en ligne, est rapidement devenue virale, inspirant la campagne #MyDressMyChoice sur Twitter.

Nos valeurs et notre respect du choix des autres vient de la façon dont on élève nos enfants. #mydressmychoice. pic.twitter.com/QogNXFYKSn

— Kathleen Ndongmo (@KathleenNdongmo) November 17, 2014

#MyDressMyChoice. Il n'y a pas de débat. Personne n'a le droit de déshabiller et d'agresser quelqu'un parce qu'on n'est pas d'accord avec la façon dont elle s'habille.

— Macharia Gaitho (@MachariaGaitho) November 17, 2014

Une séquence vidéo qui montre l'agression a circulé la semaine dernière. On y voit une femme, qui n'a pas été identifiée, être attaquée par une horde d'hommes qui l'accusent de tenter les badauds par ses choix vestimentaires jugés indécents : une jupe noire et un débardeur rouge. Dans la vidéo, on peut voir la femme se débattre tandis que la bande l'attrape et l'agresse à la station de bus, agrippant ses vêtements.

Malgré le tollé que cette scène a provoqué, et les appels pour que le vice-président arrête ceux qui sont impliqués, la police n'a pas ouvert d'enquête. Les responsables ont déclaré que la femme n'ayant pas porté plainte, on ne pouvait pas aller plus loin. La BBC rapporte que le chef de la police David Kimaiyo lui aurait demandé de se rendre à la police et de porter plainte.

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« Dès lors qu'il s'agit de violence faite aux femmes, il n'y a plus de place pour la tolérance, il n'y a pas d'excuses. J'espère qu'une enquête sera menée et que les coupables seront poursuivis pour agression, » a déclaré à l'International Business Times Rachel Shebesh, qui siège comme représentante au comté de Nairobi.

Les manifestants seraient tombés face à des contre-manifestants, qui comptaient dans leur rang un groupe que la BBC a qualifié de chrétiens conservateurs, qui clamaient que le Kenya était une « nation qui craignait Dieu ».

All these men during the — ndinda (@ndinda_)November 17, 2014

Beaucoup d'hommes le long de Tom Mboya - des chauffeurs de bus, des gens dans leurs voitures qui menaçaient de nous déshabiller. Ils demandaient à voir nos culottes.

— ndinda (@ndinda_) November 17, 2014

Depuis cette agression, on en a rapporté deux autres dans la capitale, et une autre à Mombasa d'après Al Jazeera.

Le Kenya n'est pas le seul pays où les minijupes font débat. En 2013, une loi contre la pornographie en Ouganda a carrément interdit les minijupes, ainsi que les clips video explicites. À l'époque, des femmes avaient défilé contre la loi en jupes courtes dans les rues de Kampala, la capitale, et pour défendre les femmes agressées parce qu'elles portent des minijupes.

Suivez Kayla Ruble sur Twitter: @RubleKB