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Crime

À Mexico, des taxis attaquent des voitures Uber à la barre de fer

Les taxis de la capitale mexicaine réclament que les services de transport individuel, qui fonctionnent par le biais d’une application mobile, soient davantage réglementés.
Image via YouTube

Armés de barres de fer et de pierres, des taxis en colère de Mexico s'en sont pris à des chauffeurs Uber en début de semaine. Les taxis de la capitale mexicaine demandent que les services de transport individuel, qui fonctionnent par le biais d'une application mobile, soient plus réglementés.

Une vidéo des incidents de ce mardi montre une foule de conducteurs de taxis, et leurs partisans, en train de vandaliser des véhicules près de l'aéroport de la ville. Ils ont éclaté vitres et pare-brise, puis jeté des oeufs et de la farine sur des voitures. Au moins 8 voitures ont été endommagées. La police est intervenue dans les 30 minutes pour rétablir l'ordre.

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« Ce qui s'est passé est une grave attaque contre la liberté de chacun et le droit de tous de gagner sa vie d'une manière digne, » a déclaré Uber dans un communiqué. « Des incidents de la sorte sont totalement inacceptables et nous avons toute confiance dans les autorités pour faire respecter la justice. »

Une porte-parole d'Uber, Rocio Paniagua, a déclaré sur la chaîne d'information mexicaine Televisa News que certains des conducteurs de Uber visés par l'attaque souffraient de blessures mineures, mais qu'aucun d'entre eux n'avait été sérieusement blessé. La majorité des véhicules Uber visés ce mardi, étaient rassemblés dans les rues proches de l'aéroport, parce qu'on leur en avait interdit l'accès.

Des centaines de conducteurs de taxi ont organisé des manifestations au Mexique ces derniers mois pour demander au gouvernement de réglementer davantage la pratique des services Uber. Uber a été lancé en 2013 dans ce pays d'Amérique centrale. Les taxis officiels insistent sur le fait que le service proposé par Uber et ses affiliés est une forme de concurrence « illégale » et « injuste ».

De nombreux taxis de Mexico s'inquiètent d'une montée en puissance d'Uber dans l'industrie du transport individuel de personnes. La capitale mexicaine est la première ville d'Amérique latine qui a imposé une réglementation aux services de transport individuel, qui fonctionnent par le biais d'une application mobile.

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La — Azteca Noticias (@AztecaNoticias)July 29, 2015

Mexico est l'une des villes du monde qui compte le plus de taxis — près de 140 000 y circulent. Ils pratiquent des prix très attractifs (la course minimum est à 50 centimes d'euros). Toutefois, les taxis sont aussi réputés être peu fiables et pas toujours respectueux des règles à Mexico, qui compte 20 millions d'habitants.

Les conducteurs de taxi de la ville expliquent qu'ils ne peuvent pas garder leurs véhicules en bon état et offrir un service de qualité, à cause des sommes élevées qu'ils doivent débourser pour obtenir une licence de taxi afin d'exercer.

Les taxis de Mexico ont demandé que les entreprises comme Uber reversent 1,5 pour cent du montant de la course à la ville, pour améliorer les systèmes de transport dans la capitale. Ils ont aussi réclamé que le gouvernement impose aux conducteurs d'Uber d'être contrôlés une fois par an par le biais d'une inspection. Dans le même temps, ils ont aussi exigé qu'Uber ne puisse pas créer un équivalent des stations de taxis.

Les conducteurs de taxi se sont engagés à continuer les manifestations jusqu'à ce que leurs exigences soient remplies. En revanche, des représentants d'un syndicat de taxi de Mexico a nié le fait que le groupe a été impliqué dans l'attaque de ce mardi à proximité de l'aéroport.

« Ces applications mobiles transnationales pénètrent différents pays, comme un parasite économique, ce qui met en danger des milliers de conducteurs de taxi et leurs familles. Elles dévorent également le marché légal du transport de personne, » a déclaré à l'Associated Press, Ignacio Rodriguez, un officiel d'un syndicat de taxis.

À lire : Taxis vs Uber : retour sur une journée d'incidents - interdiction du service Uberpop à Paris

S'exprimant sur les heurts de ce mardi, un conducteur de taxi de Mexico, Francisco Rodriguez Esquivel, 61 ans, expliquait « Je pense que c'est une conséquence logique [de l'implantation d'Uber au Mexique]. Les gens commencent à devenir désespérés, voyant que ces entreprises peuvent continuer à travailler — ils se moquent probablement de nous en plus. La lutte continue, et cela va continuer jusqu'à ce que le problème soit réglé. »

Avec Associated Press.