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FRANCE

Migrants à Paris : l’évacuation permanente

Chronologie des opérations qui se sont succédées dans la capitale depuis un an et demi.
Un homme cherche des affaires dans le campement abandonné par les migrants lors de l'évacuation du 4 novembre (Etienne Rouillon / VICE News)

VICE News regroupe ses articles sur la crise migratoire mondiale sur son blog «Migrants »


Ce vendredi 4 novembre, une énième opération d'évacuation d'un camp de migrants a eu lieu à Paris. Si l'évacuation du « campement de Stalingrad » impressionne par son ampleur (plus de 3 800 personnes déplacées), elle est loin d'être inédite.

Voici une chronologie des opérations qui se sont succédées dans la capitale depuis l'évacuation du « Camp de la Chapelle » il y a un an et demi.

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Le « camp de la Chapelle », situé sous le métro aérien, est évacué par les forces de l'ordre à l'aube. 380 migrants sont emmenés dans des cars, en direction de centres d'hébergement d'urgence, d'autres refusent le dispositif. L'opération se déroule dans le calme. On note la présence de militants de collectifs de soutien aux migrants et de riverains qui s'opposent au démantèlement.

8 juin 2015 : La Halle Pajol

Opération sur un campement de fortune qui avait commencé à se former devant la halle Pajol, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Des migrants s'y étaient installés avec couvertures et matelas. Lundi 8 juin, plusieurs dizaines de CRS interviennent dans une opération qui est très critiquée. Les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser le rassemblement de réfugiés et militants. Le défenseur des droits, Jacques Toubon, a « fermement » dénoncé cette opération faite « sans respect du cadre légal ». Il a également recommandé « que de telles interventions ne se renouvellent pas ».

Deux campements de fortune à Paris sont évacués au même moment par les forces de l'ordre, au petit matin. Le millier de personnes présentes sur le quai d'Austerlitz — sous la cité de la mode — et devant la mairie du XVIIIe arrondissement sont dirigées vers des centres d'hébergement en région parisienne.

2 octobre 2015 : Porte de Saint-Ouen

Une cinquantaine de migrants sont évacués d'un campement de fortune porte de Saint-Ouen, à Paris. Les autorités ont fait état de « plusieurs cas de gale » dans ce campement proche du périphérique de la capitale. Les migrants, majoritairement syriens, sont conduits d'abord dans des structures hospitalières puis logés dans un hôtel, avant de gagner des centres adaptés.

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Environ 700 migrants sont évacués du lycée Jean-Quarré, situé dans le XIXe arrondissement de Paris, par des forces de l'ordre. Les réfugiés situés dans ce lycée désaffecté, devenu un symbole de la crise des migrants, sont dirigés vers des centres d'hébergement. Les conditions de vie dans cet immeuble de cinq étages étaient très difficiles. Les locaux avaient été investis par des migrants le 31 juillet 2015 et sont devenus depuis un centre d'hébergement pour migrants, géré par l'association Emmaüs-Solidarité.

Un millier de migrants sont évacués au petit matin du mercredi 30 mars d'un campement de fortune installé sous la station de métro Stalingrad, à Paris. Les conditions d'hygiène de ce campement étaient particulièrement désastreuses (« Même les animaux ne vivent pas comme ça », avait lancé un Afghan la veille de l'opération). 941 personnes acceptent d'être relogées dans des centres d'hébergement. Depuis juin 2015, il s'agissait de la 15ème fois où les autorités évacuaient un camp à Paris, la deuxième fois dans ce quartier, qui avait déjà été évacué le 2 mars.

2 mai 2016 : Stalingrad encore

Un campement formé sous la station Stalingrad du métro aérien parisien est évacué. 1 619 personnes sont « mises à l'abri » et acheminées « vers des centres d'hébergement en Ile-de-France essentiellement », selon la préfecture de police, mais certains occupants n'ont pas accepté ce dispositif se réfugient dans le lycée Jean Jaurès, dans le XIXe arrondissement de la capitale.

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Les forces de l'ordre évacuent 277 migrants qui s'étaient réfugiés dans le lycée fermé Jean Jaurès, dans le XIXe arrondissement de la capitale. L'opération est musclée. Plusieurs dizaines de manifestants reçoivent du gaz lacrymogène.

6 juin 2016 : les Jardins d'Éole

1 300 migrants qui s'entassaient depuis plusieurs semaines dans les Jardins d'Éole, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, sont évacués dans le calme au petit matin. Des Afghans, des Soudanais, des Somaliens et des Érythréens, sont emmenés dans des centres d'hébergement en Ile-de-France dans des bus. Le campement avait déjà été évacué un mois auparavant et s'était reconstitué dans des conditions sanitaires très inquiétantes : une semaine avant le démantèlement, Médecins du monde y avait constaté des cas de tuberculose.

16 juin 2016 : Station La Chapelle

Sous le métro aérien de la station La Chapelle, à Paris, un nouveau campement de près de 400 migrants s'était constitué en quelques jours. Les autorités l'ont démantelé dans le calme le 16 juin 2015 et ont pris « en charge » 378 personnes, selon la préfecture de la région. Elles sont montées dans des bus à destination de centres d'hébergement à Paris et en Ile-de-France. C'est la 24e opération d'évacuation depuis juin 2015.

29 juin 2016 : Halle Pajol à nouveau

Selon la préfecture de Paris, 1139 migrants sont évacués dans le calme au petit matin. Un campement de fortune s'est reconstitué devant la halle Pajol, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

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22 juillet 2016 : métro Jaurès

Entre 1 200 et 1 400 personnes avaient trouvé refuge dans un campement de fortune entre les stations de métro Jaurès et Colonel-Fabien. Ce camp insalubre est démantelé par les autorités dès le petit matin. On se presse pour monter dans les bus qui vont dans des centres d'hébergement. Cela engendre un mouvement de foule. Les forces de l'ordre utilisent des lacrymogènes.

Dans le même quartier de Jaurès-Stalingrad, les autorités évacuent un campement de migrants, où au moins 1 500 personnes dormaient dans quelques tentes, sur des matelas ou à même le sol du terre-plein central de l'avenue de Flandre, dans le XIXe. Les migrants sont emmenés dans des centres d'hébergement d'urgence. Le 17 août, une opération similaire avait eu lieu au même endroit, avec près de 700 personnes prises en charge par les autorités.

Le 14 octobre matin, la police a procédé à l'évacuation d'un campement de fortune sur les rives du Canal Saint-Martin, près de la station de métro Jaurès, à Paris. Des dizaines de migrants étaient installés depuis plusieurs semaines en face de la salle de concert du Point Éphémère et à quelques mètres du bâtiment de l'association France Terre d'asile, dans un quartier où plusieurs campements ont déjà été démantelés puis reformés. Selon le décompte de la préfecture de l'Ile-de-France, c'était la 29e opération du genre à Paris depuis juin 2015, lorsque le campement sous le métro aérien de la Chapelle a été évacué.

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Évacuation du campement de fortune de Stalingrad. Selon la ministre du logement, Emmanuelle Cosse, plus de 3 800 migrants sont « mis à l'abri » à la suite de cette opération, qui a déployé plus de 600 membres des forces de l'ordre. Il s'agit de la 30e opération à Paris depuis l'été 2015.


Crédits photo : VICE News

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