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FRANCE

Mort lors d’une interpellation : l’autopsie révèle une « infection très grave » dit le procureur

Le Défenseur des droits annonce avoir été saisi, pour enquêter sur les circonstances de la mort du jeune homme.
La gendarmerie nationale de Persan (image via Google Maps)

Mise à jour à 17h15 : L'autopsie du jeune homme de 24 ans, Adama Traoré, a révélé qu'« il avait une infection très grave », « touchant plusieurs organes », a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Pontoise Yves Jannier. Il a ajouté que des « égratignures » ont été constatées mais que le médecin légiste n'a pas relevé de « traces de violences significatives »

La cause de la mort d'Adama Traoré « semble être médicale », a poursuivi le procureur.

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Des examens complémentaires, notamment bactériologiques et toxicologiques, seront ordonnés pour avoir bilan plus complet. La famille aurait demandé une contre-expertise de l'autopsie.

Le Défenseur des droits saisi.

Quelques minutes plus tôt, Dans un communiqué publié sur Twitter, le Défenseur des droits annonce avoir été saisi, pour enquêter sur les circonstances de la mort du jeune homme.

Une instruction a été lancée, « conformément aux prérogatives qui lui sont dévolues au titre de sa mission de surveillance du respect, par les policiers et les gendarmes, des règles de déontologie professionnelle qui régissent leurs activités ».

Le Défenseur des droits fait aussi un « appel solennel au calme » pour atteindre son « seul objectif » : « la recherche de la vérité ».


Ce jeudi matin à 10h30 : De nouvelles tensions ont eu lieu dans des communes du département du Val d'Oise dans la nuit de mercredi à jeudi, à la suite de la mort d'un jeune homme de 24 ans lors de son interpellation par les gendarmes mardi.

Contrairement à ce qui a d'abbord été déclaré hier, Adama Traoré n'était pas directement visé par l'interpellation. L'AFP précise qu'il se serait en fait interposé lors de l'interpellation de son frère — qui était le suspect recherché dans une affaire d'extorsion de fonds — avant d'être lui-même interpellé.

Le procureur de la République de Pontoise, Yves Jannier, a assuré qu'Adama « a fait un malaise pendant le trajet dans le véhicule » vers la gendarmerie. Les pompiers, « immédiatement alertés », sont intervenus pour lui porter secours, mais n'ont pas pu le ranimer.

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Cette version a cependant été réfutée par la famille et les proches du jeune homme, qui est mort le jour de ses 24 ans. Pour eux, celui-ci a été « tabassé » par les gendarmes.

Deux enquêtes ont été ouvertes, pour déterminer les circonstances exactes du décès du jeune homme interpellé. L'une est menée par la section de recherches, l'autre par l'inspection générale de la gendarmerie.

Une autopsie du corps d'Adama doit être menée, les résultats des analyses médico-légales devant être connues ce jeudi, en fin de journée. Le directeur de cabinet du préfet du Val-d'Oise, Jean-Simon Mérandat a évoqué la « possibilité, pour des membres de la famille très proches », de voir le corps du jeune homme avant l'autopsie.

Image via Google Maps

Des jeunes proches d'Adama ont assuré qu'il était en bonne santé, sportif. La mère d'Adama s'est aussi exprimé face à la caméra d'I-Télé : « Adama n'était pas cardiaque, non, je suis désolée », a-t-elle affirmé. Elle a dit que le médecin légiste ne lui avait pas permis de voir le corps de son fils.

Dans une vidéo du Parisien, Baguy, le frère d'Adama interpellé le même soir, témoigne : « Il est monté dans le camion en bonne santé et arrivé à la gendarmerie, je vois son corps, il gît par terre. […] Le gendarme qui avait du sang sur le t-shirt m'a dit qu'il était en train de simuler. Il a été battu à mort, c'est tout ce que moi je vois. »

Mercredi après-midi, l'AFP relate que des jeunes du quartier de Boyenval, à Beaumont-sur-Oise, se sont rendus à la mairie de Persan où un point presse devait être organisé avec le maire de la commune et le préfet du Val d'Oise. « On veut voir le corps, qu'on nous explique », lançaient-ils. Le point pressa finalement a été annulé.

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Une vingtaine d'habitants sont allés en fin de journée devant la gendarmerie de la même commune, criant « Justice pour Adama ». Ils ont été repoussés par les gendarmes, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes comme on peut le voir sur ces images :

La gendarmerie est sortie et a gazé et matraqué tout le monde sans sommation.
— Sihame Assbague (@s_assbague)20 juillet 2016

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des violences ont éclaté dans les communes voisines de Persan, de Beaumont-sur-Oise et de Bruyères-sur-Oise. Selon un point fait par le cabinet du préfet du val-d'Oise, neuf personnes ont été interpellées au cours de la nuit et placées en garde à vue pour des jets de projectiles et des incendies volontaires de véhicules et de poubelles.

Jean-Simon Mérandat a ajouté que les violences ont impliqué 200 personnes et que 180 membres des forces de l'ordre ont été mobilisés.

Maj le 22/07 : Une marche blanche, d'abord annoncée pour mercredi de la semaine prochaine entre Persan et Beaumont-sur-Oise, a lieu ce vendredi après midi.


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