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FRANCE

Mutinerie : que s’est-il passé à la prison de Vivonne ?

Des détenus de cette prison moderne ont volé les clés d’un gardien et ont mis le feu au deuxième étage du centre, ce lundi soir.
Image d'illustration via ministère de la Justice.

De nombreux détenus ont pris part à une mutinerie ce lundi soir, dans la prison de Vivonne. L'établissement pénitentiaire se trouve près de Poitiers.

Des prisonniers ont dérobé son trousseau de clé à un gardien, explique le ministère de la Justice dans un communiqué. Le gardien a réussi à s'échapper alors que des cellules étaient ouvertes. Les prisonniers ont mis le feu dans le deuxième étage de cette prison.

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Après près de six heures de mutinerie, l'intervention de forces spécialisées dans ce genre d'opération a mis fin à la rébellion.

Vues de la prison de Vivonne (Via Google Maps)

Aucune prise d'otage n'a eu lieu pendant la mutinerie, commencée autour de 17 heures et entièrement maîtrisée vers 22 heures ce lundi.

D'après l'AFP, onze personnes (5 membres des forces de l'ordre, 6 prisonniers) ont été hospitalisées après avoir respiré la fumée de l'incendie. Dans son communiqué publié peu de temps après l'incident, le ministère de la Justice annonce en revanche qu' « En l'état actuel, aucun détenu n'a été hospitalisé. »

Le feu a été contrôlé par les pompiers à partir de l'extérieur du bâtiment, qui abrite 178 détenus au total.

Sur une vidéo publiée par France Bleu Poitou, on peut voir de la fumée monter depuis le bâtiment.

la fumée s élève de nouveau du 2eme étage de la prison et toujours des cris de détenus. — France Bleu Poitou (@Bleu_Poitou)12 septembre 2016

Le centre pénitentiaire de Vivonne, près de Poitiers, est considéré comme un établissement moderne. Ouvert en 2009, il combine maison d'arrêt et centre de détention et peut accueillir 576 détenus. Ces jours-ci, il en hébergeait 525.

Selon le Monde, qui cite une source pénitentiaire, un détenu s'est rebellé après que sa permission de sortie lui a été refusée, entraînant d'autres prisonniers avec lui.

Vers 20h30, les Équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) sont intervenues pour reprendre le contrôle du bâtiment.

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Le « GIGN de la pénitentiaire »

Ce sont les ERIS, équipes régionales d'intervention et de sécurité, qui se sont chargées de mettre fin à la mutinerie.

Ces unités d'élite ont été créées en 2003, en réponse aux nombreuses mutineries des centrales de Moulins et Clairvaux. Elles sont chargées d'intervenir en cas de situations de crise dans les centres pénitentiaires en France, comme l'explique le site du ministère de la Justice.

L'équipe qui est intervenue à Vivonne était basée à Bordeaux. Elle est arrivée trois heures après le début de la mutinerie, y mettant fin vers 22h15.

Surnommés le « GIGN de la pénitentiaire », les quelque 400 membres des ERIS sont issus du personnel de surveillance des prisons et sont ensuite spécifiquement formés par le Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) pour « rétablir et maintenir l'ordre en cas de mouvements collectifs ou individuels » dans les prisons.

On peut les voir ici à l'entraînement dans un reportage vidéo :

« Alors que les CRS peuvent mettre trois à quatre heures pour arriver dans un établissement chahuté, les Eris, implantées dans chacune des neuf régions pénitentiaires, sont mobilisables en moins d'une demi-heure », expliquait au Figaro en 2010 le sous-directeur de l'état-major de sécurité de l'Administration pénitentiaire.


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Image d'illustration via ministère de la Justice.