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Crime

Opération de Greenpeace à Nazca : les dégâts vus par un drone

Le gouvernement péruvien a envoyé un drone filmer ce qui est présenté comme les traces laissées par l'organisation à la suite de son opération sur le site des géoglyphes centenaires.
Photo par Rodrigo Abd/AP

Depuis le 8 décembre, l'organisation Greenpeace s'est mis à dos le gouvernement péruvien. Une poignée d'activistes ont pénétré ce jour-là sur le site des géoglyphes de Nazca, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

L'opération a eu lieu alors que la capitale péruvienne de Lima accueillait la nouvelle étape des discussions sur le changement climatique organisées par les Nations Unies. L'ONG avait profité de l'événement pour monter ce coup médiatique qui a crispé les autorités péruviennes qui ont dénoncé un manque de respect et une altération de l'intégrité de l'endroit.

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Après des photos, les autorités ont divulgué de nouvelles images saisies par drone montrant l'étendue des dégâts. Greenpeace pourrait désormais faire face à des poursuites judiciaires.

Publiées par PBS Newshour, les images aériennes montrent ce qui serait les marques de l'intrusion matinale des activistes sur ces géoglyphes centenaires — conservés intacts grâce au climat aride de ce désert, situé à 300 kilomètres au sud de Lima.

Alors qu'un porte-parole de l'ONG assure que le petit groupe a été « très prudent » au moment de dérouler sa banderole, les nouvelles images semblent indiquer le contraire. Communiquée par le ministère de la Culture péruvien, la vidéo témoigne de l'apparition de nouvelles empreintes sur le site.

Avec l'aimable autorisation de PBS

Des marques qui seraient dues au déploiement de la bannière barrée d'un « Time for Change ! » Elles sont désormais visibles à proximité du célèbre colibri tracé dans le désert.

Depuis Lima, le gouvernement a fait savoir que ces dégradations sont apparues après l'intrusion de la vingtaine d'environnementalistes. Le site n'est pas ouvert au public.

Les images obtenues grâce au drone révèlent d'autres empreintes indélébiles, à l'endroit où la bâche avait été déployée par l'ONG. Les contours de la lettre « C » — contenue dans le mot « Greenpeace »— apparaissent clairement dans la vidéo. Selon Newshour, les images pourraient servir de base juridique si le gouvernement décide de porter l'affaire devant les juges.

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Ce coup médiatique largement critiqué ces derniers jours fait suite à un autre projet de Greenpeace exécuté début décembre. Les militants de l'organisation avaient projeté un message pour promouvoir l'énergie solaire sur les ruines incas du Machu Picchu, perchées dans la montagne péruvienne.

Nazca est un site particulièrement fragile — la moindre empreinte de pas pouvant causer des dommages irréversibles. Le contraste saisissant des géoglyphes est dû à la superposition d'une couche de roches noires et d'une couche de sable blanc. Généralement, les touristes ont accès au site uniquement par voie aérienne afin d'apprécier les motifs imagés représentants diverses formes animales gravées dans le sol. On estime qu'ils datent du cinquième ou sixième siècle de notre ère.

« Ces motifs sont extrêmement délicats et fragiles » indique à la BBC Luis Jaime Castillo, le ministre de la Culture. « Il s'agit de roches noires disposées sur un fond blanc. Si vous pénétrez sur le site, vos empreintes sont là pour des centaines ou des milliers d'années. Et le motif que [Greenpeace a] détruite est le plus visible et reconnu de tous ».

Castillo a menacé d'attaquer en justice les militants ayant participé à l'opération. Les activistes concernés viennent du Chili, Allemagne, Brésil, Autriche, Argentine et d'Espagne.

Suivez Kayla Ruble sur Twitter: @RubleKB