Réagir à un attentat : les conseils du gouvernement français

À la manière des consignes de sécurité que l'on trouve dans les avions, le gouvernement français a diffusé ce vendredi matin une fiche conseil pour bien réagir en cas d'attaque terroriste, trois semaines jour pour jour après les attaques qui ont endeuillé Paris, le 13 novembre dernier. 130 personnes sont mortes.

Ces conseils catégorisés en trois temps — s'échapper, se cacher, alerter — peuvent « vous sauver » avant l'arrivée des forces de l'ordre, d'après le sous-titre de l'affiche. Celle-ci sera placardée dans un ensemble de lieux publics (mairies, préfectures, grands magasins, stades, musées, etc.) et a été diffusée sur les réseaux sociaux du gouvernement français.

« À partir du moment où l'on change d'époque et qu'il faut continuer à vivre avec une menace qui dure, il faut vraiment développer une culture des gestes qui sauvent et de solidarité », explique à l'AFP le cabinet du Premier ministre, qui a lancé cette campagne, dont certains pictogrammes font directement écho au drame du Bataclan.

S'échapper

Si tant est que ce soit possible, il est conseillé en premier lieu de « s'échapper ». Pour cela, le gouvernement conseille de localiser le danger pour s'en éloigner le plus possible. Ensuite, on peut aider d'autres personnes à s'échapper, si cette possibilité se présente. L'affiche invite aussi à ne pas s'exposer et à avertir les personnes à proximité de ne pas se diriger vers la zone de danger.

Se cacher

L'option 2 donnée par le gouvernement est de « se cacher » s'il est impossible de quitter la zone où opèrent les assaillants. Si vous avez la chance d'être dans une pièce qui se ferme, il faut se barricader — ce qu'ont fait plusieurs personnes prises au piège au Bataclan. Pour éviter d'attirer l'attention des terroristes, il est aussi recommandé d'éteindre toutes les lumières et appareils électroniques qui pourraient produire du son.

Il est conseillé de s'allonger au sol et de se tenir loin des ouvertures. Pour se protéger, il est possible de s'abriter derrière un pilier ou un mur solide. Dans tous les cas, il faut couper la sonnerie et le vibreur de votre téléphone portable — là aussi pour éviter d'attirer l'attention des terroristes.

Un des survivants du Bataclan raconte au journal suisse 24 Heures, que les sonneries de téléphone attiraient l'attention des assaillants. « Mon téléphone était sur vibreur heureusement, » se souvient Samuel, qui avait gardé le nez collé au sol, près de la scène. « Un autre qui les voyait a expliqué qu'ils tiraient sur les personnes dont le téléphone sonnait. »

Alerter

Enfin, l'affiche du gouvernement conseille « d'alerter » les autorités et « d'obéir aux forces l'ordre » — une fois seulement que vous êtes en sécurité. Deux numéros sont à privilégier : le 17 (la police) ou le 112 (le numéro de téléphone réservé aux appels d'urgence et valide dans l'ensemble de l'Union européenne).

Une fois sorti d'affaire, il ne faut pas courir vers les forces de l'ordre, ni faire de mouvement brusque. Dans la confusion qui règne lors de ce genre d'événements, il peut être difficile pour la police de savoir qui sont les assaillants et les victimes — d'où l'intérêt de rester calme dans la mesure du possible et de garder les mains levées et ouvertes.

Le gouvernement conseille de ne pas diffuser d'informations sur l'intervention des forces de l'ordre. Les assaillants peuvent avoir accès aux médias ou aux réseaux sociaux pour suivre ce que la police fait, et agir en conséquence. L'affiche rappelle aussi de ne pas colporter de rumeurs.

Le but est extrêmement simple: avoir les gestes les plus efficaces pour protéger sa vie avant l'arrivée des forces de l'ordre ou des secours. « D'autant que cela rend encore plus efficaces l'intervention de ces dernières», résume l'entourage de Manuel Valls à l'AFP.

Run, Hide and Fight

En 2012, les autorités texanes avaient diffusé une vidéo de 6 minutes qui donnait des conseils à suivre en cas d'attaque ou de fusillade (le FBI et d'autres États américains avaient ensuite repris à leur compte cette vidéo). Le message donné ici est un peu différent : « Run, Hide, Fight [Courez, Cachez-vous et Battez-vous] ».

Se battre, c'est ce que trois Américains avaient décidé de faire dans un Thalys en août dernier, alors qu'Ayoub El Khazzani s'apprêtait à tirer sur les passagers d'un train. Mais dans ce cas-là, certains de ces passagers étaient des soldats de métier.

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