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Christophe Galfard : Non, justement. Il faut bien comprendre que la détection d'une vie extraterrestre revêt deux dimensions. La première concerne celle d'une vie non-intelligente – dont la découverte ne dépend que de nous, de notre technologie et de notre capacité à détecter quelque chose sur une planète lointaine.
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Le SETI recherche effectivement des signaux électromagnétiques – c'est-à-dire de la lumière visible ou non par l'œil humain – qui ne pourraient pas avoir été émis de manière naturelle. Maintenant, définir l'intelligence d'une espèce est une question extrêmement complexe – même sur Terre, personne ne s'accorde sur une définition simple, alors imaginez le problème concernant des espèces dont nous ne connaissons rien…Une espèce intelligente n'est-elle pas simplement douée de conscience ?
Non. C'est une définition trop anthropocentrée, car elle définit l'intelligence par rapport à notre propre espèce. Disons que le SETI recherche des espèces qui ont la capacité technologique d'émettre des signaux pouvant se propager jusqu'à nous dans l'espace – ce qui n'est déjà pas donné à tout le monde !Est-ce qu'une communication pourrait être établie par autre chose que des ondes radio ?
Si nous avons choisi d'observer des ondes radio, ce n'est pas un hasard. Elles sont très faciles à produire. Rien qu'en pédalant à vélo, vous en produisez.
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Iouri Milner a bien versé de l'argent au programme, mais, dans l'immédiat, ces fonds ne vont pas servir à l'achat d'un nouveau télescope plus performant. Ils vont simplement donner plus de moyens à la recherche.Jusqu'ici, le temps consacré à la recherche d'une vie extraterrestre se compte en dizaine d'heures par an, pas plus. Ce n'est pas du tout une priorité aux yeux des scientifiques.
Cela a déjà été fait. D'ailleurs, nous en envoyons tout le temps dans l'espace sans le vouloir via la télévision, la radio, etc.Cependant, Stephen Hawking craint qu'en dévoilant notre position, une espèce puisse être capable de venir jusqu'à nous. Si jamais elle est animée de mauvaises intentions, nous ne tiendrons pas plus de trois minutes face à elle. Technologiquement parlant, elle serait forcément beaucoup plus avancée que nous.C'est un scénario largement envisageable, si l'on se fie à l'équation de Drake.
L'équation de Drake, c'est de la spéculation sur de la spéculation. Elle contient une quinzaine de variables et nous n'en connaissons aucune. On peut en déduire toutes sortes de résultats.
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C'est très difficile à dire, en effet. Peut-être sommes-nous seuls dans l'Univers. Peut-être que nos technologies ne sont pas assez avancées ou que nous sommes trop éloignés des « autres ».Tant que nous n'avons pas détecté quoi que ce soit, il est impossible de répondre à cette question. C'est seulement lorsque nous y parviendrons – si nous y parvenons un jour – que nous pourrons dire : « Mais voilà pourquoi on ne trouvait rien ! »Je vois. Merci M. Galfard.Suivez Grégory sur Twitter.