Bernie Sanders l'emporte face à Hillary Clinton dans le Wisconsin

Bernie Sanders l'a emporté ce mardi soir, face à Hillary Clinton dans l'État du Wisconsin. Cette victoire est la septième de Sanders sur les huit derniers affrontements entre les deux candidats à la primaire démocrate.

Le sénateur du Vermont l'a emporté avec plus de 13 points d'avance sur Clinton, récupérant 56,5 pour cent des votes.

Le Wisconsin représente 86 délégués à remporter, cela a été un terrain de jeu favorable pour Sanders : l'État du Midwest est majoritairement blanc, avec une large proportion d'électeurs jeunes — près de 22 pour cent des votants ont moins de 34 ans d'après les données officielles. La primaire ouverte du Wisconsin (qui permet aux indépendants et même aux républicains de voter pour la primaire démocrate) a donné un bon coup de pouce à Sanders dans la course face à Clinton.

« Les médias institutionnels et l'establishment politique continuent de dire qu'on est perdu, mais pourtant on continue de gagner des États — et en plus, avec une large avance. Si on peut continuer comme ça, on va tous les surprendre et remporter la nomination, » a déclaré Sanders dans un communiqué diffusé à ses partisans.

Sanders était déjà dans le Wyoming (où l'on vote ce samedi) lorsqu'il a été déclaré vainqueur dans le Wisconsin. Il a commencé son discours devant des partisans en célébrant sa victoire du soir.

Il a confié à la foule qu'au début de sa campagne on le considérait comme un candidat « à la marge », qui se traînait 60 ou 70 points derrière Clinton au niveau national. Mais aujourd'hui, certains sondages montrent qu'il est à moins d'un point de l'ancienne secrétaire d'État. (Sanders n'a pas précisé que d'autres sondages le placent à 6, 13 et 18 points derrière Clinton).

« Laissez-moi profiter de cette opportunité pour remercier le peuple du Wisconsin et leur soutien indéfectible, » a lancé Sanders provoquant des applaudissements nourris. « Avec notre victoire ce soir dans le Wisconsin, nous avons remporté 7 des 8 dernières primaires. Et on a gagné presque la totalité d'entre elles par des marges plus que confortables. »

Mais cette victoire ne risque pas de changer grand-chose à la course pour la nomination. Au niveau national, Clinton est toujours solidement en tête et devrait remporter l'investiture du camp démocrate en juillet prochain.

En revanche, les sondages d'avant-scrutin laissaient penser que la course dans le Wisconsin serait particulièrement serrée. Un sondage donnait Sanders gagnant par une marge de 2 points, alors qu'un autre tablait sur une victoire de Clinton avec une avance d'un petit point.

Clinton, qui s'attendait à perdre dans le Wisconsin, ne s'est pas exprimée après sa défaite. Elle a simplement félicité Sanders sur Twitter.

Congrats to — Hillary Clinton (@HillaryClinton)April 6, 2016

La victoire de Sanders dans le Wisconsin va lui permettre de combler un peu l'écart en matière de délégués — ce mercredi matin, il y aurait encore 220 délégués d'écart entre les deux candidats.

Au cours des deux dernières semaines, le sénateur du Vermont l'a emporté en Alaska, à Hawaii, dans l'Idaho, l'Utah et l'État du Washington. Mais ces victoires ne lui ont apporté que 55 délégués. Sanders va avoir besoin de victoires bien plus importantes s'il souhaite l'emporter face à Clinton dans la course à la primaire.

Malgré tout, ces sept victoires récentes sont un coup de pouce important pour la campagne de Sanders. D'autant plus que certains poussaient pour que Sanders arrête sa campagne afin de laisser plus de chance et de temps à Clinton pour préparer l'affrontement avec le candidat républicain. En réponse, les équipes de Sanders citaient des sondages montrant que Sanders pourrait battre Trump avec une plus grosse marge que Clinton.

De plus, l'équipe de Sanders estime qu'il a de bonnes chances de remporter deux gros États : New York le 19 avril et la Californie le 7 juin. Ces deux États comportent de nombreux délégués. Sanders a annoncé à ses partisans dans le Wyoming que Clinton commençait à « s'inquiéter » quant à la primaire new yorkaise et qu'il avait « de grandes chances » de l'emporter dans cet État.

Cependant, Clinton (qui a représenté l'État de New York pendant 8 ans au Sénat) possède une avance à deux chiffres dans les sondages qui prédisent les intentions de vote pour la Californie et New York.

Après d'interminables discussions, Clinton et Sanders se sont finalement accordés cette semaine pour se rencontrer lors d'un nouveau débat. Il se tiendra le 14 avril à New York — soit une semaine avant la primaire dans l'État du nord-est américain.

Victoire de Ted Cruz chez les Républicains

Le Wisconsin était aussi le théâtre de la primaire républicaine ce mardi soir. Le sénateur Ted Cruz l'a emporté, ce qui lui permet de réclamer le titre de dernier challenger de Donald Trump.

Selon les dernières estimations, Cruz aurait remporté plus de 48 pour cent des votes et Donald Trump 35 pour cent. De son côté, le gouverneur de l'Ohio John Kasich a remporté 14 pour cent des voix.

Cruz a remercié ses partisans du Wisconsin lors d'un rassemblement. Il a rappelé qu'il y a « moins de trois semaines, les médias » avaient annoncé que le Wisconsin était « un État déjà dans la poche de Donald Trump. »

« Mais les hommes et les femmes du Wisconsin se sont mobilisés et ont fait campagne pour s'assurer que la victoire de ce soir soit celle de chaque Américain », a déclaré Cruz.

En réalité, la victoire de Cruz dans le Wisconsin n'est pas une surprise. Trump accusait un retard d'une dizaine de points dans la plupart des sondages. Trump affiche aussi un taux de désapprobation de 70 pour cent parmi les électeurs du Wisconsin — soit le plus haut taux parmi les candidats à la présidentielle. La victoire de Cruz n'est donc pas tant le signe d'un soutien pour le sénateur mais la preuve que les Républicains du Wisconsin détestent profondément Trump.

Trump a réagi à sa défaite dans un communiqué en s'en prenant à « Ted Le Menteur » (le surnom qu'il a donné à Ted Cruz), qu'il accuse de se mettre d'accord avec les comités politiques d'action (superPACs) qui le soutiennent — ce qui est interdit. Trump n'a apporté aucune preuve quant à ces accusations.

« Ted Cruz est pire qu'une marionnette — il est un cheval de Troie utilisé par les boss du parti Républicain afin de voler l'investiture promise à Monsieur Trump, » a déclaré Hope Hicks, la porte-parole de la campagne de Trump. « Nous sommes persuadés que Monsieur Trump va l'emporter à New York, où il a une avance substantielle dans les sondages, et au-delà. »

Malgré sa victoire dans le Wisconsin, il est quasiment impossible que Cruz atteigne un jour le total de 1 237 délégués — indispensables pour être le candidat nominé avant la convention. Pour se faire, Cruz devrait remporter quasiment tous les délégués encore en jeu afin d'être assuré d'être le candidat républicain avant la convention. Trump est lui bien plus proche du nombre magique de 1 237 délégués — mais rien ne prouve qu'il atteindra ce nombre avant la convention.

Trump a besoin de remporter près de 67 pour cent des délégués restants dans la primaire républicaine — ce qui ne sera pas chose aisée. Ainsi, il y a de fortes chances que la convention républicaine soit particulièrement tendue.

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