La bruxelloise Annabella Schwagten aime les petits moments d'intimité qui surviennent lorsqu'elle photographie des inconnus lors de ses voyages. Pour sa dernière série, elle est partie en Thaïlande pour un mois et en est revenue avec une série de photos chargées de brol de toutes les couleurs et d’enfants au regard innocent, mais aussi avec une mise en garde pour celles et ceux qui voudraient s'approcher des femmes thaïlandaises avec un appareil photo.
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VICE : Hey Annabella, pourquoi es-tu allée en Thaïlande pour prendre des photos ?
Annabella : Je voyage toujours pour prendre des photos. En Belgique, j'ai du mal à trouver l'inspiration. Quand je voyage, le moindre petit détail attire mon attention. Pour les séries précédentes, j'ai voyagé aux États-Unis, mais cette fois-ci je voulais vraiment me lancer un défi et découvrir une culture non-occidentale. Je ne savais pas à quoi m'attendre, mis à part à beaucoup de couleurs.
Il y a certes une différence entre notre fricadelle et un fruit du dragon, mais l'un comme l'autre te donnent la même envie de dépenser ton argent pour en manger. Pareil pour les petites babioles. Il y a un contraste frappant avec l’esprit bouddhiste. Ce qui m'a également frappée là-bas, c'est que les gens sont très doux, en paix avec eux-mêmes.
Annabella : Je voyage toujours pour prendre des photos. En Belgique, j'ai du mal à trouver l'inspiration. Quand je voyage, le moindre petit détail attire mon attention. Pour les séries précédentes, j'ai voyagé aux États-Unis, mais cette fois-ci je voulais vraiment me lancer un défi et découvrir une culture non-occidentale. Je ne savais pas à quoi m'attendre, mis à part à beaucoup de couleurs.
Qu’as-tu remarqué en particulier ?« Sur l’une des photos, on voit une femme qui met sa main devant le visage. Elle a commencé à me frapper et j'ai dû m'enfuir assez vite. »
Il y a certes une différence entre notre fricadelle et un fruit du dragon, mais l'un comme l'autre te donnent la même envie de dépenser ton argent pour en manger. Pareil pour les petites babioles. Il y a un contraste frappant avec l’esprit bouddhiste. Ce qui m'a également frappée là-bas, c'est que les gens sont très doux, en paix avec eux-mêmes.
Ces personnes jouent un rôle important dans vos photos. Ils regardent souvent droit dans l'objectif. Tu penses que c'est important ?
Je trouve ça particulièrement effrayant de prendre des gens en photo, mais je suis contente quand ça donne bien. Ma photo préférée est celle du garçon et sa cravate rose. On était entourés de voitures qui klaxonnaient, mais cette image dégage quand même quelque chose de calme. Tu peux voir dans son regard qu'il a déjà vécu pas mal de choses, mais aussi qu’il lui reste tant de choses à faire. Tu peux sentir le passé et l'avenir dans cette image.
Je trouve ça particulièrement effrayant de prendre des gens en photo, mais je suis contente quand ça donne bien. Ma photo préférée est celle du garçon et sa cravate rose. On était entourés de voitures qui klaxonnaient, mais cette image dégage quand même quelque chose de calme. Tu peux voir dans son regard qu'il a déjà vécu pas mal de choses, mais aussi qu’il lui reste tant de choses à faire. Tu peux sentir le passé et l'avenir dans cette image.
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Qu'est-ce qui rend si difficile de photographier les gens ?
Cela donne parfois une pression supplémentaire. Ma mère prenait beaucoup de photos de moi. Elle voulait tout capturer, c’était parfois intrusif et je veux éviter ça. 95% du temps, tout va bien, mais parfois ce n'est pas le cas. Par exemple, sur l’une des photos, on voit une femme qui met sa main devant le visage. Elle vendait des billets de loterie au Chinatown de Bangkok. Elle a commencé à me frapper et j'ai dû m'enfuir assez vite. J'ai pas mal ri après.
Dans ce cas, ce serait plus facile de prendre les photos rapidement avec un téléphone, non ?
Un gros appareil peut rapidement dissuader les gens, mais pourtant ça peut aussi parfois paraître plus anonyme. Les gens ne s'attendent pas à ce qu’on les photographie avec un si gros appareil photo et donc restent davantage eux-mêmes. En tant que photographe, ça fait une différence. Avec ton téléphone, tu prends des photos de manière beaucoup plus insouciante, sans vraiment regarder.C'est pour ça que tu préfères photographier en argentique ?
Entre autres. L’argentique ralentit le processus artistique. Tu n'as que trente-six poses par pellicule donc tu dois observer et réfléchir attentivement. Tu ne peux pas prendre la même photo vingt fois. Ce que j'aime le plus, c'est de devoir attendre le résultat. Les images que tu pensais être les meilleures sont en réalité ratées, et d'autres s'avèrent étonnamment réussies.
Un gros appareil peut rapidement dissuader les gens, mais pourtant ça peut aussi parfois paraître plus anonyme. Les gens ne s'attendent pas à ce qu’on les photographie avec un si gros appareil photo et donc restent davantage eux-mêmes. En tant que photographe, ça fait une différence. Avec ton téléphone, tu prends des photos de manière beaucoup plus insouciante, sans vraiment regarder.C'est pour ça que tu préfères photographier en argentique ?
Entre autres. L’argentique ralentit le processus artistique. Tu n'as que trente-six poses par pellicule donc tu dois observer et réfléchir attentivement. Tu ne peux pas prendre la même photo vingt fois. Ce que j'aime le plus, c'est de devoir attendre le résultat. Les images que tu pensais être les meilleures sont en réalité ratées, et d'autres s'avèrent étonnamment réussies.
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Qu’as-tu appris de ce voyage ?
Qu'il est acceptable d'approcher les gens et de les photographier. Et qu'il est ainsi possible d'aller vers les autres plutôt que de s'en méfier.Vous pouvez suivre le travail d'Annabella sur son site web et sur Instagram.
Qu'il est acceptable d'approcher les gens et de les photographier. Et qu'il est ainsi possible d'aller vers les autres plutôt que de s'en méfier.Vous pouvez suivre le travail d'Annabella sur son site web et sur Instagram.
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