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Crime

Plus de la moitié des animaux sauvages sur Terre a été tuée au cours des quarante dernières années

52 pourcents des vertébrés du monde - mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et poissons - ont été éliminés entre 1970 et 2010 parce que les hommes détruisent leurs habitats et les déciment plus vite qu'ils ne sont capables de se reproduire.
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52 pourcent des vertébrés du monde - mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et poissons - ont été éliminés entre 1970 et 2010 parce que les hommes détruisent leurs habitats et les déciment plus vite qu'ils ne sont capables de se reproduire, d'après un rapport de la World Wildlife Fund (WWF).

Le groupe ajoute que les émissions de dioxyde de carbone, la pollution liée à l'agriculture et la sur-exploitation des réserves d'eau conduisent à des changements environnementaux potentiellement irréversibles, et sont principalement causés par la demande en énergie et en biens de consommation des pays riches et industrialisés.

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« Les populations que nous avons mesurées sont moitié moins importantes que ce qu'elles n'étaient il y a quarante ans. C'est assez stupéfiant » a annoncé Colby Loucks, directeur général des sciences de la conservation de WWF à VICE News. « Quand on agresse la nature, ça laisse des traces. Et quand on l'agresse autant, ça laisse des traces très profondes ».

WWF a surveillé les courbes de population dans 10 380 groupes de 3038 espèces de vertébrés. Le déclin de cinquante-deux pour-cent des populations animales est plus abrupt que ce qui était prévu dans les précédents rapports de WWF parce que l'organisme a utilisé une « meilleure représentativité » des espèces. Le rapport affirme qu'il n'existe aucun signe d'inversion de la tendance.

Les animaux qui vivent dans les environnements d'eau douce ont été les plus durement touchés, déclinant de 76%. Les populations marines et terrestres ont quant à elles diminué de 39%. Le plus gros déclin s'est produit en Amérique du Sud et dans le Pacifique asiatique.

« Ce que j'ai trouvé frappant dans le rapport c'est qu'ils ont fait de très bonnes recherches avant-gardistes pour documenter les courbes de population de milliers d'espèces », a confié Kiera Suckling, directrice générale du Center for Biological Diversity (CBD) à VICE News. « Les résultats ont été très effrayants ».

Les pratiques industrielles et agricoles qui polluent l'atmosphère et les océans, ainsi que la demande croissante en réserves d'eau douce sont intenables, prévient la WWF, et pourraient déclencher des changements catastrophiques dans les écosystèmes et le climat.

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Les sanctions américaines contre la Russie pourraient bien avoir sauvé les ours polaires. Lisez-en plus ici (article en anglais).

WWF annonce que l'homme émet plus de dioxyde de carbone que les arbres et les océans ne peuvent absorber, mettant la planète en bonne route pour dépasser la hausse des 2 °C de la température globale, que certains scientifiques ont identifié comme étant le seuil à ne pas dépasser pour éviter des changements dangereux dans le système climatique.

Alors que des engrais enrichis en nitrogène ont aidé à doper la production agricole au cours des soixante dernières années, ils polluent également les fleuves, les lacs, et les rivières, avertit le rapport. Les eaux usées non traitées des zones urbaines perturbent aussi les écosystèmes aquatiques. De hautes concentrations en nitrogène dans les cours d'eau ont fait s'épanouir les algues, qui privent les fleuves et les lacs d'oxygène et produisent des « zones mortes » ou aucun être ne peut survivre.

« Ce que l'on voit c'est que les pays riches connaissent la croissance économique aux dépens des pays pauvres »

La production agricole est responsable de la consommation de plus de 90% de l'eau douce du monde et beaucoup de pays utilisent leurs réserves plus vite qu'elles ne se reconstituent. Les Etats-Unis, la Chine et l'Inde sont particulièrement vulnérables à la raréfaction de l'eau. Chacun d'eux est largement auto-suffisant en termes de production agricole mais des sécheresses prolongées pourraient entamer leurs rendement.

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« Le défi c'est de trouver comment amener les nations riches, moyennement riches et pauvres vers un schéma de développement durable », analyse Colby Loucks. « Je ne crois pas que notre économie puisse fonctionner sans les services que fournissent les écosystèmes, qui gardent notre planète vivante et prospère », dit-il à VICE News. « Pour être prospères nous avons besoin d'écosystèmes en bonne santé ».

La promulgation de lois environnementales jalons depuis les années 70 aux USA rend toutefois Kieran Suckling est optimiste.

Le CBD conduit des recherches parallèles à celles de WWF sur les populations des espèces en danger aux États-Unis. Kieran Suckling déclare que son groupe a mis à jour une tendance opposée à celle de WWF.

« Quand elles sont placées sous la protection de lois fédérales, les populations des espèces ont progressé. Mais les espèces communes tendent à décliner en l'absence d'habitat et de protection réservées aux espèces en danger. Les espèces qui sont protégées par des lois fédérales ont globalement progressé depuis les années 70 ».

« Ce que cela montre », ajoute-t-il, « c'est que quand nous nous penchons là dessus et que nous agissons, nous pouvons obtenir de fortes hausses de population parmi les espèces en danger ».

Colby Loucks a cependant déclaré à VICE News : « Ce que l'on voit c'est que les pays riches connaissent la croissance économique aux dépens des pays pauvres. Les pays pauvres font les frais du problème ».

Suivez Robert S. Eshelman sur Twitter : @RobertSEshelman

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