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FRANCE

Pourquoi des femmes vont arrêter de travailler à 16h34 ce lundi

Cette année, les femmes françaises ne seront plus payées pour leur travail à partir de ce lundi. C’est ce que pose le site les Glorieuses qui appelle à une journée de mobilisation pour lutter contre l’inégalité salariale entre les hommes et les femmes.
Image d’illustration : startupstockphotos.com / Wikimedia Commons

Cette année, les femmes françaises ne seront plus payées pour leur travail à partir de ce lundi. C'est ce que pose le site les Glorieuses qui appelle à une journée de mobilisation pour lutter contre l'inégalité salariale entre les hommes et les femmes.

« À partir du 7 novembre prochain à 16h34 (et 7 secondes), les femmes travailleront "bénévolement" » dit ce site, qui a lancé un appel pour dénoncer l'écart de salaires entre hommes et femmes et a invité les travailleuses à arrêter leur journée de travail. Selon leur calcul, les femmes ne sont plus rémunérées pour leur travail à partir de 16h34 et ce jusqu'au 1er janvier.

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Pour arriver à ce chiffre, « on a pris les derniers chiffres d'Eurostat, de 2010 [NDLR, selon lesquels les Françaises sont payées en moyenne 15,1 pour cent de moins que les hommes] et on a calculé que les femmes étaient payées 38,2 jours de moins », nous a expliqué Rebecca Amsellem, fondatrice des Glorieuses et économiste, lors d'une interview par téléphone.

Avec cette initiative, le site explique vouloir : « faire de l'inégalité salariale une problématique politique centrale ». Selon le rapport du Forum économique mondial publié le 26 octobre dernier sur la parité entre hommes et femmes, « la parité économique entre les sexes pourrait encore prendre 170 ans ».

« Nous ne souhaitons pas attendre 170 ans pour atteindre cette parité », répondent les Glorieuses sur leur appel.

L'exemple Islandais

« Nous nous sommes bien évidemment fortement inspirées des Islandaises », reconnaît Rebecca Amsellem. Le 24 octobre dernier, des Islandaises ont quitté leur travail à 14h38 et ont marché jusqu'au parlement à Reykjavik pour la même cause. Au lieu de calculer la date de l'année, comme l'ont fait Les Glorieuses, les Islandaises ont préféré calculer l'heure de la journée où les femmes ne sont plus payées.

Le 24 octobre est par ailleurs une date importante dans l'histoire islandaise : 90 pour cent des femmes avaient entamé une longue grève ce jour-là en 1975, pour dénoncer l'écart de salaires. Le mouvement a pris une très grande ampleur et est désormais connu comme le Woman's Day Off.

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Aujourd'hui, l'Islande est en première place en matière de parité salariale entre les femmes et les hommes, d'après le rapport du Forum économique mondial. La France, elle, est à la 17e place, derrière le Rwanda (5e) ou les Pays-Bas (16e), et juste devant la Lettonie (18e).

Le soutien d'une ministre

L'appel des Glorieuses rencontre un certain succès. La ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a annoncé son soutien. « Difficile pour une ministre de soutenir ce qui s'apparente à un appel à la grève, mais l'initiative a toute ma sympathie », a-t-elle dit au Huffington Post.

Rebecca Amsellem assure pourtant ne pas avoir appelé directement à la grève. « On n'est pas une organisation politique ou syndicale. On a seulement mis en évidence la date et laissé ensuite aux syndicats et collectifs [le soin] d'organiser » des rassemblements. Ceux-ci ont été organisés par des collectifs à Paris, à Nantes, à Toulouse, à Caen ou dans d'autres villes.

La fondatrice définit Les Glorieuses comme « une newsletter hebdomadaire faite pour créer un sentiment d'empowerment chez les femmes », nous a-t-elle expliqué.

« On traite de nombreux sujets comme la politique, l'amour, le sexe, et on propose une revue de presse internationale pour montrer les autres points de vue qui peuvent être tout aussi intéressants. » Le tout dans le but de créer une « version du féminisme avec de l'humour et de la légèreté », conclut Rebecca Amsellem.

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