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Crime

Qui était le preneur d'otage de Sydney ?

Man Haron Monis, le preneur d'otage d'origine iranienne était connu des autorités australiennes et du grand public pour des affaires d'agression sexuelle, de meurtre ou de lettres d'injures.
Image via AP

L'homme armé d'origine iranienne qui a été tué après un siège de dix-sept heures dans un café de Sydney avait été libéré sous caution après avoir été entendu par la justice pour plusieurs affaires d'agression sexuelle, mais aussi dans le cadre d'un meurtre, rapporte la police.

Man Haron Monis, 50 ans, « cheikh » auto-proclamé se faisait appeler Cheikh Haron et Mohammad Hassan Manteghi. Il était connu des autorités depuis un moment pour avoir écrit des lettres d'injures aux familles de soldats australiens tués en Afghanistan.

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Dans une série de vidéos publiées sur YouTube, Monis, qui a obtenu l'asile politique en Australie en 1996, affirme avoir été torturé dans une prison australienne à cause de ses lettres, pour lesquelles il a été condamné à 300 heures de travaux d'intérêt général.

La police fédérale australienne a révélé lundi que Monis était en liberté provisoire, soupçonné de complicité dans le meurtre sordide de son ex-épouse, Noleen Hayson Pal, mère de ses deux enfants, qui a été poignardée et immolée en novembre 2013. Sa petite amie, Amirah Droudis, a été inculpée pour avoir poignardé, puis mis le feu à Pal dans un appartement de l'ouest de Sydney.

En avril de cette année, les autorités ont aussi inculpé Monis pour une agression sexuelle datant de 2002, qu'il aurait commise à l'époque où il se présentait comme un « guérisseur spirituel » spécialisé dans l'astrologie, la numérologie, la méditation et la magie noire, d'après un article du Sydney Morning Herald de l'époque. Il devait être jugé pour ces affaires en février 2015.

D'autres victimes se sont manifestées, Monis faisait face à une cinquantaine de chefs d'inculpation dans des affaires d'agression sexuelle.

Pendant la prise d'otage de lundi, une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux, dans laquelle quatre des otages relayaient les demandes de l'homme armé. Il a ainsi demandé qu'on lui donne un drapeau de l'organisation État islamique (EI), et que les médias présentent l'évènement comme « une attaque de l'EI sur l'Australie. »

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Malgré ces revendications d'une action militante et politique, les liens de Monis avec l'EI ou d'autres organisations terroristes n'ont toujours pas été prouvés.

Manny Conditsis, qui a été l'avocat de Monis pendant le procès pour le meurtre de son ex-femme, a déclaré qu'il ne pensait pas que son ancien client puisse avoir travaillé avec des réseaux terroristes, ni nationaux, ni internationaux.

« C'est un individu isolé, » a déclaré l'avocat à ABC Australia. « Ce n'est pas une action terroriste concertée. C'est un individu dérangé qui a fait quelque chose de scandaleux. »

Monis avait publié des déclarations sur son site, sheikhharon.com, qui semble avoir été fermé, dans lesquelles il affirmait que les accusations portées contre lui étaient une tentative politique du gouvernement pour le faire taire.

« Comme le gouvernement australien ne peut tolérer les activités du Cheikh Haron, il essaie d'abimer son image avec de fausses accusations, et de mettre la pression pour qu'il arrête son activité et pour le faire taire, mais si Dieu le veut, Man Haron Monis n'arrêtera pas son action politique devant l'oppression, » aurait écrit Monis sur son site internet, rapporte le Morning Herald.

Suivez Liz Fields sur Twitter: @lianzifields