Des mexicaines en quad

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Ma mère est née dans une ville paumée à l’ouest de Mexico : Cotija, Michoacan. Même si la plupart des gens s’en foutent, ils doivent tous à cette ville le délicieux fromage de Cotija, deux ou trois saints catholiques et l’un des plus tristement célèbres pédophiles de Mexico, fondateur des Légionnaires du Christ et protégé de Jean-Paul II, Marcia Maciel. Cotija, comme la plupart des villages autour de Mexico, est une ville fantôme onze mois sur douze. Tout ce vous pouvez y trouver c’est des vieux et des enfants parce que tous les autres, c’est-à-dire les jeunes et presque toutes les filles, sont partis travailler aux États-Unis, généralement pour cueillir du raisin dans la vallée de Napa. Mais, en décembre, la ville se métamorphose, quand tout le monde revient de l’autre côté, et la population est soudain multipliée par trois. D’un coup, l’église fait des heures sup’ parce qu’elle doit accueillir un mariage toutes les heures. Le prêtre est même obligé d’unir plusieurs couples à la fois. Les bars sont blindés et la place du village, noire de monde. Même si c’est partout pareil à Mexico, les cotijences ont une façon bien à elles de montrer que, « ouais, j’ai réussi à passer la frontière, qu’est-ce qu’il y a ? ». Comprendre qu’elles conduisent d’énormes quads. Cette année, la tendance est au Yamaha Grizzly 660 4x4 et au Polaris Sportsman 500. Ces engins sont outrageusement voyants, plus encore quand las chicas guapas de la ville de maman les conduisent sur la place du village, moulées dans leurs tee-shirts et pantalons serrés.