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Crime

Quand Donald Trump rassure sur la taille de son pénis en plein débat télévisé

Lors d’un débat du parti Républicain organisé ce jeudi soir, des échanges explosifs ont eu lieu au sujet des promesses de Trump, de l’immigration, et du scandale de l’eau contaminée à Flint dans le Michigan.
Photo de Larry W. Smith / EPA

Moins de dix minutes après l'ouverture du débat du parti Républicain à Detroit ce jeudi soir, le candidat en tête dans la course à la nomination pour les présidentielles, Donald Trump, a fait une blague à propos de son pénis.

Trump répondait à une pique du sénateur républicain Marco Rubio. Le sénateur de Floride avait récemment déclaré « Vous savez ce qu'on dit à propos des hommes avec de petites mains, » avant de marquer une pause, puis d'ajouter « Vous ne pouvez pas leur faire confiance. » Ces derniers jours, Trump avait fanfaronné à plusieurs reprises sur ses « superbes » mains, mais ce jeudi soir, il est allé un peu plus loin.

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« Si les mains [d'un homme] sont petites, quelque chose d'autre devrait aussi être petit. Je vous garantis qu'il n'y a aucun problème de ce côté-là. Je vous le garantis, » a déclaré Trump.

Trump guarantees there is no problem. — Hunter Schwarz (@hunterschwarz)March 4, 2016

Malgré un débat enflammé, les quatre candidats ont tous assuré ce jeudi qu'ils soutiendraient le vainqueur des primaires — peu importe qui est choisi.

La remarque de Trump a lancé la soirée dans une drôle d'ambiance, mais le débat de ce jeudi a permis de tirer quelques leçons.

Le débat se déroulait à Detroit dans le Michigan. Mais c'est seulement au milieu de la soirée que Fox News (la chaîne qui diffusait et organisait la soirée politique) a enfin évoqué ce à quoi tout le monde pensait : la crise de l'eau à Flint, une ville voisine de Detroit dont l'eau est polluée. La question posée par la journaliste de Fox News sur cette crise sanitaire était directement adressée à Rubio, qui a regretté la politisation du problème.

« Ce qui s'est passé à Flint est terrible, » a commencé Rubio, pointant les manquements des autorités aux niveaux local et fédéral, avant de compléter sa pensée, « Je pense que la politisation du problème est injuste. »

Selon Rubio, les Démocrates ont présenté le problème de façon à ce que l'on blâme les Républicains. Pour le candidat, tout a été fait pour que le public pense que le gouverneur Rick Snyder (Républicain) et d'autres leaders du Michigan « se sont levés un beau jour et se sont dit "Ah, ce serait une bonne idée d'empoisonner des enfants au plomb" … C'est du grand n'importe quoi. »

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Rubio a félicité Snyder pour avoir pris ses responsabilités quant à la crise de Flint, ajoutant que le gouvernement fédéral devrait « aider les communautés locales à réagir à une catastrophe de cette amplitude » et aider le Michigan « à s'assurer qu'un tel épisode ne se reproduise jamais. »

Comme à son habitude, Fox News n'a pas ménagé les candidats en posant toujours la question de plus et forçant les quatre Républicains à prendre clairement position politiquement — ce qui est inhabituel pour les modérateurs d'un débat. Les journalistes de Fox News ont aussi remis en cause certaines déclarations des candidats — se lançant dans une sorte séance de vérification des faits. Et c'est Donald Trump qui a fait office de cible privilégiée.

Trump a été interrogé sur sa promesse d'économiser 300 milliards de dollars sur les coûts de Medicare — alors que le système de santé américain coûte seulement 78 milliards de dollars. Les modérateurs de Fox News ont aussi demandé au milliardaire de nommer ses conseillers en politique étrangère — ce qu'il n'avait jamais révélé. Il a dit respecter Richard Haas, un ancien conseiller de George W. Bush, qui dirige désormais le Council on Foreign Relations ; le général Jack Keane, qui était vice-chef d'état-major dans l'armée ; le colonel Jack Jacobs, qui a remporté la Médaille de l'Honneur pour son engagement dans la guerre du Vietnam.

Fox a ensuite diffusé trois montages vidéo de Trump qui se contredit sur plusieurs thèmes, notamment l'invasion américaine en Afghanistan, l'accueil de réfugiés syriens, et sur le possible mensonge de George W. Bush sur la présence d'armes de destruction massives en Irak.

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Trump s'en est sorti par une pirouette en déclarant que ces contradictions font partie de la politique. « Il faut faire preuve d'un certain degré de flexibilité, » a lancé le candidat.

Comme à son habitude, Trump a été grandiloquent au cours du débat — qui a donc été entièrement centré sur lui. Rubio et Cruz connaissent désormais la tactique de Trump et ont alors essayé de changer de stratégie en s'associant pour s'attaquer à Trump. Rubio se lançait dans un débat enflammé avec Trump pendant plusieurs minutes, avant que Cruz intervienne et apparaisse comme le candidat raisonnable, se plaçant au-dessus de la mêlée. Puis les deux rivaux échangeaient de rôle.

Ted Cruz a sans cesse attaqué Trump en lui demandant de diffuser les enregistrements de son interview avec le comité éditorial du New York Times. Buzzfeed a révélé que Trump aurait confié au journal new-yorkais qu'il n'appliquerait pas ses propositions en matière d'immigration s'il est élu. Rubio a aussi appelé Trump à diffuser ces enregistrements.

Trump a admis qu'il « aurait pu dire quelque chose dans le genre » lors de sa rencontre avec le Times, mais a ajouté qu'il serait intransigeant quant à sa priorité en termes d'immigration : construire un mur entre les États-Unis et le Mexique. Au cours du débat, Trump a désigné le candidat Cruz comme « Ted le menteur » à plusieurs reprises.

Le milliardaire et magnat de l'immobilier a passé une bonne partie de sa soirée à s'attaquer à Rubio, en se moquant du manque de soutien que Rubio récolte dans « son » État : la Floride. Dans deux semaines, les Floridiens vont voter pour les primaires — et Rubio, qui n'a remporté qu'un seul État, a absolument besoin d'une victoire en Floride. Mais pour le moment, Trump est 20 points devant Rubio dans les intentions de vote dans cet État. « Les habitants de la Floride ne peuvent pas le sentir. Il ne pourrait mettre pas être élu pour gérer une fourrière pour chiens, » a lâché Trump.

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Au beau milieu de cet affrontement verbal entre Rubio et Trump, Cruz est intervenu pour dire tout haut ce que beaucoup de téléspectateurs pensaient.

« Laissez-moi poser une question à ceux qui nous regardent chez eux. C'est ce genre de débat que vous voulez pour la présidentielle ? » a demandé Cruz, sous les applaudissements du public.

« Les enjeux de cette élection sont trop importants… Pour que le nominé du parti Républicain soit confronté à un procès pour fraude, » a ajouté Cruz — faisant référence au procès intenté à la Trump University du milliardaire. Trump a riposté en déclarant que ce procès était « mineur ».

Cruz a essayé d'enchaîner, en arguant que lors d'un possible débat présidentiel, Hillary Clinton pourrait dire à Trump qu'il « l'a soutenu quatre fois, » mais Trump l'a à nouveau interrompu.

« Donald, il faut que tu apprennes à ne pas interrompre les gens, » a dit Cruz. « Ce n'est pas si compliqué que ça. Compte jusqu'à dix. Compte jusqu'à dix. »

Rubio s'est ensuite invité dans une dispute qui commençait à durer entre Trump et Cruz en demandant aux modérateurs s'il pouvait en placer une quand les deux autres en auraient fini avec leur « yoga ». « Mais bon [Trump] est très flexible, donc on ne sait jamais, » s'est amusé Rubio.

Le spectacle était à la fois sur scène et dans le public qui applaudissait, criait et huait les candidats. Le public était tellement sonore que les modérateurs ont parfois dû faire une pause dans le débat.

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John Kasich a tâché de faire de son mieux pour rester en dehors de l'affrontement Trump-Cruz-Rubio.

« Je n'ai jamais participé à ces embrouilles de bas étage auxquelles nous assistons encore ce soir, » a déclaré Kasich. « Partout où je vais, les gens me disent "On dirait que vous êtes le seul adulte sur scène." »

Kasich a tenté de paraître comme la voix de la raison, mais il a eu du mal à s'imposer dans le débat — si bien qu'il est resté silencieux la plupart du temps.

À un moment, Kasich a essayé de faire remarquer qu'il avait battu Clinton de 11 points dans un récent sondage. Mais Trump l'a rapidement interrompu en lançant qu'il s'agissait « seulement d'un sondage ».

Kasich a ensuite été interrogé sur le thème du mariage homosexuel — suite à ses critiques adressées aux propriétaires de magasins qui ont refusé de servir des couples gays. Kasich a déclaré que ceux qui étaient dérangés par leur croyance religieuse allaient devoir trouver une solution. « Mais je préfère que les gens règlent ça entre eux sans avoir à mettre au point une nouvelle loi… Il faut qu'on se respecte les uns les autres, qu'on s'aime et qu'on tire ce pays vers le haut, » a déclaré Kasich.

« Trouvez un autre photographe, ne l'attaquez pas en justice, » a conseillé Kasich aux homosexuels confrontés aux refus de certains commerçants.

Alors que le débat touchait à sa fin, Hillary Clinton (qui risque de croiser la route d'un de ces quatre hommes en novembre) a posté sur Twitter sa réaction sur la soirée électorale.

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How many more of these do we have to sit through? Asking for a friend. — Hillary Clinton (@HillaryClinton)March 4, 2016


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