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Crime

Quelles mauvaises surprises peuvent émerger à cause de la fonte du permafrost ?

La fonte du permafrost pourrait notamment libérer la bactérie responsable d’une épidémie mortelle de variole dans le nord-est de la Sibérie.
Photo via le ministère des Situations d'urgence de la région autonome de Yamal-Nenets.

La récente épidémie de fièvre charbonneuse « zombie » déclenchée par la fonte rapide du permafrost (qui a causé la mort de 2 300 rennes, l'hospitalisation de dizaines de personnes et la mort d'un enfant) pourrait être un sinistre aperçu des effets du réchauffement climatique.

La bactérie mortelle a été libérée parce qu'une carcasse de renne infecté par la fièvre charbonneuse, qui avait été gelée dans le permafrost pendant 70 ans, a commencé à décongeler, après que des records de température ont frappé la région cet été. Le rythme auquel le permafrost a fondu cet été était trois fois plus rapide que d'ordinaire, a rapporté le journal The Siberian Times.

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Une vidéo tournée sur les lieux rappelle un mauvais film de science-fiction. Avec comme toile de fond la vaste région de Yamal-Nenets, dans le Cercle arctique, la vidéo montre des troupeaux de rennes, des personnes se déplaçant autour en combinaisons de protection jaunes et masques, désinfectant le sol et incinérant la matière infectée.

L'infection a principalement affecté la population nomade de la région, composée d'éleveurs de rennes. Tandis que le nombre de ces personnes hospitalisées porteuses de l'infection semble être en baisse, les scientifiques s'inquiètent des autres mauvaises surprises que pourrait contenir le permafrost qui fond.

À lire : Épidémie de fièvre charbonneuse en Sibérie : 1 500 rennes morts et 40 personnes hospitalisées

Les scientifiques sont particulièrement inquiets à propos de la variole. Boris Kershengolts, directeur adjoint à la recherche à l'Institut pour les problèmes biologiques du permafrost, a raconté au Siberian Times qu'une épidémie de variole dans les années 1890 avait dévasté des villes à travers le nord-est de la Sibérie, dont la région du Kolyma.

« Dans une ville, plus de 40 pour cent de la population est morte », a expliqué Kershengolts. « Naturellement, les corps ont été enterrés sous la couche supérieure du permafrost, sur la rive du fleuve Kolyma. Aujourd'hui, un peu plus de 100 ans plus tard, les rives commencent à s'éroder. »

En mars 2014, des scientifiques français ont découvert un ancien virus qui « est revenu à la vie » après être resté en sommeil dans le permafrost profond de la Sibérie pendant plus de 30 000 ans.

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Les maladies pourraient ne pas être les seules à être libérées du fait de la hausse des températures. Une base de lancement de missiles nucléaires top secrète a été construite par l'armée américaine sous la calotte glaciaire du Groenland pendant la Guerre Froide. Connue sous le nom de « Projet Iceworm », elle était censée devenir un réseau de tunnels, qui pouvait être utilisé pour déployer des missiles nucléaires capables d'atteindre l'Union soviétique en cas de guerre nucléaire.

Photo gracieusement offerte par le ministère des situations d'urgence de la région autonome de Yamal-Nenets.

Le projet « Iceworm » a finalement été abandonné en 1967 du fait des conditions instables de la glace. Les États-Unis ont supposé à tort, que quoiqu'ils aient créé jusqu'ici, ce serait enterré de manière permanente sous des couches de neige et de glace.

Un rapport publié plus tôt ce mois-ci par l'Union américaine de Géophysique a mis en garde contre le fait que la hausse des températures et la fonte de la glace « garantirait » la libération de « déchets physiques, chimiques, biologiques et radiologiques abandonnés sur le site ».


Suivez Tess Owen sur Twitter : @misstessowen