L’Irak lance une opération d’envergure pour repousser l’EI

Les forces armées irakiennes ont lancé une offensive pour reprendre la province d'Anbar des mains de l'organisation État islamique, et ont partiellement réussi à encercler la capitale provinciale, Ramadi, selon les déclarations d'un officiel, ce mardi.

Ahmed Al-Assadi, un membre du parlement et Porte-parole pour les milices chiites Hashd al Shaabi Shia, aussi connues sous le nom de Popular Mobilization Forces (Forces populaires de mobilisation), a annoncé sur la télévision nationale le lancement d'une opération nommée Labaik ya Hussein. Il a précisé que celle-ci « ne devrait pas durer longtemps » et que Ramadi était déjà encerclé par trois côtés selon lui, des propos rapportés par l'Associated Press. Assadi a expliqué que de nouvelles armes, qui allaient « surprendre l'ennemi, » seront déployées par les forces gouvernementales. Il a conclu en déclarant, « Nous pensons que libérer Ramadi ne prendra pas beaucoup de temps. »

Assadi a décrit l'offensive destinée à libérer Ramadi de l'EI, qui sera conduite par les forces de sécurité et des miliciens alliés. Ils rejoindront Ramadi par le nord et la province de Salah ad-Din. « L'objectif de l'opération est de libérer ces régions entre Salah ad-Din et Anbar et d'essayer d'isoler la province d'Anbar, » a confié Assadi à l'AFP.

L'EI contrôle la plupart de la province d'Anbar depuis le début de 2014. Les troupes gouvernementales ont longtemps repoussé les tentatives répétées de l'EI de prendre Ramadi. Mais les djihadistes ont lancé une grande offensive au début du mois de mai pour finalement défaire les forces de sécurité et s'emparer de la ville, le 17 mai. C'est une défaite embarrassante pour l'Irak. Les forces irakiennes soutenues par des frappes aériennes américaines avaient fait de petits, mais constants progrès pour repousser l'EI ailleurs dans le pays.

Ce mardi, un porte-parole de l'armée américaine a déclaré que 2 000 roquettes antichars seraient déployées en Irak « au cours de la semaine prochaine » pour aider à combattre l'EI.

Anbar est une province majoritairement sunnite, et le gouvernement du Premier ministre, Haidar Al-Abadi, évitait apparemment de faire appel aux milices chiites pour éviter d'enflammer les tensions entre les communautés dans la région.

Les forces paramilitaires ont joué un rôle majeur dans la bataille contre l'EI en Irak, comblant notamment des failles, après un spectaculaire déclin des forces armées régulières au cours de l'offensive de l'EI en juin dernier. Des groupes de défense des droits de l'homme ont déclaré que les milices opéraient dans un cadre extralégal, sans rendre de compte, et les accusent de commettre des atrocités et des crimes de guerre.

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