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Réfugiés, déplacés, migrants : 50 millions d’enfants déracinés dans le monde

Sur la planète, 48 millions d’enfants ont quitté leur ville d’origine, indique l’Unicef dans un rapport publié ce mercredi.
VICE News / Wikimedia Commons

VICE News regroupe ses articles sur la crise migratoire mondiale sur son blog «Migrants »


Dans le monde, 48 millions d'enfants ont quitté leur ville d'origine, indique l'Unicef dans un rapport publié ce mercredi.

Parmi eux, 31 millions quittent leurs pays et 11 millions sont officiellement considérés comme des réfugiés. Alors que les mineurs constituent le tiers de la population mondiale, chez les réfugiés, ils en représentent la moitié.

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Le nombre d'enfants réfugiés ne cesse d'augmenter depuis dix ans. Alors que les migrants mineurs ont augmenté de 21 pour cent entre 2005 et 2015, le nombre d'enfants réfugiés relevant du mandat du Haut-commissariat des réfugiés (HCR) a plus que doublé pendant la même période. Une hausse montrant que « ce sont de plus en plus les enfants qui paient le prix des conflits mondiaux », déplore Simon Ingram, porte-parole de l'Unicef.

Chez les enfants réfugiés, 45 pour cent étaient originaires de Syrie ou d'Afghanistan en 2015, un chiffre qui monte à 70 pour cent dans le cas des demandes d'asile au sein de l'Union Européenne. Il s'agit des principaux pays d'où partent les migrants, avec le Yémen et l'Irak.

« La crise des migrants montre comment les systèmes de protection des enfants, même dans des pays riches comme l'Allemagne, peuvent s'avérer insuffisants [face à des arrivées massives de migrants] », nous explique-t-il. « Il faut renforcer ces systèmes pour fournir à ces mineurs un logement, l'accès à un conseil juridique et également des tuteurs. »

L'organisme dépendant de l'ONU tire la sonnette d'alarme et suggère des actions spécifiques permettant de protéger et aider les enfants déplacés. L'Unicef appelle notamment à la fin des détentions d'enfants qui demandent le statut de réfugié. L'institution milite pour la fin de la séparation des familles, pour éviter tout traumatisme auprès de cette population particulièrement vulnérable.

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Selon l'Unicef, les pays d'accueil doivent également investir dans l'éducation des enfants migrants, qui en sont souvent privés.

Un réfugié a cinq fois plus de chances de ne pas aller à l'école qu'un autre enfant. « Mais lorsqu'ils peuvent y aller, c'est à l'école que les enfants migrants et réfugiés sont le plus souvent confrontés à la discrimination », indique le rapport.

Selon le rapport, les choses empirent parce que les migrants sont parfois empêchés de bénéficier des mêmes services que les enfants originaires du pays d'accueil, notamment pour des raisons administratives. Mais ils souffrent également de la discrimination et de la xénophobie. Ainsi en Allemagne, 850 attaques contre des foyers de réfugiés ont été dénombrées par les autorités en 2015.

Ils sont de plus en plus nombreux à partir ou arriver sans leur famille. En 2015, plus de 100 000 mineurs non accompagnés ont demandé l'asile dans 78 pays, soit trois fois plus qu'en 2014.

« Certaines familles, surtout dans le bassin méditerranéen, envoient leurs enfants en Europe pour qu'ils trouvent un travail et aident ensuite la famille », nous explique Simon Ingram, « mais d'autres peuvent simplement perdre leurs familles sur le chemin de l'exil et tomber dans les mains de criminels ou de malfaiteurs ».

Le rapport de l'UNICEF cite l'exemple de Mira (son nom a été changé). À 15 ans, elle est partie avec ses deux soeurs pour fuir leur petit village de Birmanie. Elle a réussi à gagner l'Indonésie après plusieurs mois d'un des voyages maritimes les plus dangereux du monde.

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« Nos parents nous ont envoyés pour nous sauver, parce que les militaires nous menaçaient : ils voulaient nous violer », raconte-t-elle dans le rapport. Elle et ses soeurs appartiennent à la communauté des Rohingya, une minorité musulmane oppressée par des populations bouddhistes dans leur pays d'origine. « On voulait aller à l'école, nos parents ont dit qu'on devait avoir un bon futur, mais on ne pouvait pas aller à l'école [en Birmanie]. On peut aller à l'école ici ? », demande Seemal.

Elles font également partie des 59,4 millions de personnes qui ont migré à l'intérieur même de l'Asie. Car plus de la moitié des réfugiés et des migrants se déplacent au sein même de leur région d'origine, notamment en Asie - la région la plus importante - et en Afrique. Les dix premiers pays d'accueil se situent tous dans cette région, notamment la Turquie, le pays qui accueille le plus grand nombre de déplacés.

Bien que le continent connaisse la pire crise migratoire depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, l'Europe reste bien derrière. Seulement un réfugié relevant du mandat du HCR sur neuf se retrouve en Europe, soit 1,8 million de personnes. Un autre million de demandeurs d'asile sont présents en Europe, dans l'attente d'une réponse à leur demande.


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