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FRANCE

Salah Abdeslam a été transféré en France

Figure centrale des attentats du 13 novembre, le présumé terroriste a été remis à la France ce mercredi matin. L'information a été confirmée par la justice belge.
Image de Salah Abdeslam prise par une caméra de vidéo surveillance après les attentats du 13 novembre ( Via Wikimedia Commons)

Un peu plus d'un mois après son interpellation à Molenbeek, le 18 mars dernier en Belgique, Salah Abdeslam a été remis aux autorités françaises dans la nuit de mardi à mercredi. Cette information, révélée ce mercredi matin par le média belge La Dernière Heure, a été confirmée en milieu de matinée par le parquet belge.

« Le parquet fédéral [belge] ne communiquera aucune information complémentaire à propos de l'heure et des circonstances de cette remise, » a précisé un porte-parole du parquet. De nombreuses questions se posaient en effet sur le transfert du détenu le plus surveillé de Belgique vers la France.

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Selon certains médias français, Abdeslam aurait été transféré en hélicoptère, escorté par le GIGN, depuis la prison de Beveren (nord de la Belgique) vers un établissement pénitentiaire français — potentiellement l'une des prisons de la banlieue parisienne.

Abdeslam est arrivé à « 9 h 05 sur le territoire national » d'après un communiqué du parquet de Paris diffusé en milieu de matinée. Il sera présenté « dans la journée aux magistrats instructeurs » français.

Inculpé pour « meurtres terroristes et participation aux activités d'un groupe terroriste » dans le cadre de l'enquête des attentats du 13 novembre à Paris, Abdeslam faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen — ce qui a permis son transfert vers la France. De son côté, la justice belge tenait à entendre l'homme de 26 ans dans le cadre de la fusillade de Forest du 15 mars à Bruxelles.

Un nouvel avocat français et un avocat belge très critique

Plus tôt dans la matinée de ce mercredi, on apprenait dans La Voix du Nord l'identité de l'avocat qui s'occupera d'Abdeslam pour le dossier français. Il s'agit de l'avocat lillois Franck Berton, qui a déjà traité des dossiers médiatiques comme le procès d'Outreau.

Berton a pu rencontrer Abdeslam la semaine dernière dans sa prison belge. Il assure que son client est prêt à parler et à « s'expliquer » devant la justice française. Il compte aussi essayer de comprendre la radicalisation de celui-ci.

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Berton estime que son confrère belge, Sven Mary, avocat d'Abdeslam en Belgique, devrait participer avec lui à la défense de leur client en France. Mais à la lecture d'un portrait de Mary dans le journal Libération daté de ce jour, on pourrait en douter.

« Un petit con »

« Quand Abdeslam sera remis à la France, je ne sais pas encore si je resterai dans le dossier, » lâchait Mary lors sa rencontre avec Jean Quatremer, le correspondant du journal français à Bruxelles. « Ce n'est pas facile d'assumer cette défense qui ne me rapporte rien, si ce n'est des emmerdes : j'ai été agressé à plusieurs reprises, soit verbalement, soit physiquement, » complète l'avocat qui n'a pas une haute opinion de son client.

« C'est un petit con de Molenbeek issu de la petite criminalité, plutôt un suiveur qu'un meneur », décrypte Mary. « Il a l'intelligence d'un cendrier vide, il est d'une abyssale vacuité. Il est l'exemple parfait de la génération GTA [Grand Theft Auto] qui croit vivre dans un jeu vidéo. Lui et ses copains ont réussi à rendre antipathique toute une religion. »

Enfin, l'avocat belge se demande si une cour pénale internationale ne devrait pas juger les individus impliqués dans les actes de terrorisme comme son client : « Ce n'est pas la cour d'assises de Paris qui devrait les juger, mais une cour pénale internationale. Ces gens ont commis des actes de guerre », estime l'avocat dans Libération. »


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Image de Salah Abdeslam prise par une caméra de vidéo surveillance après les attentats du 13 novembre ( Via Wikimedia Commons)