FYI.

This story is over 5 years old.

Crime

Sur fond d’incendies et de coups de feu, de plus en plus de Congolais réclament le départ de leur président

Deux semaines après une élection présidentielle disputée, la police a été confrontée à des tireurs non-identifiés et de jeunes membres de l’opposition qui auraient incendié deux bâtiments gouvernementaux à Brazzaville.
Photo by Alon Skuy/EPA

Simmering anger against the Republic of the Congo's President Denis Sassou Nguesso seemed to boil over on Monday in Brazzaville, with gunfire ringing out across the capital city and youths affiliated with the political opposition reportedly lighting a police station and another government building on fire.

La colère latente contre le président de la République congolaise, Denis Sassou Nguesso, a atteint un nouveau pic ce lundi à Brazzaville, alors que des coups de feu ont été entendus à travers la capitale, où des jeunes membres de l'opposition politique auraient incendié un poste de police et un autre bâtiment officiel.

Publicité

Pendant que la police était aux prises pendant plusieurs heures avec des tireurs non-identifiés dans les quartiers de Bacongo et de Makelekele (sud de Brazzaville), une manifestation a éclaté dans ce même quartier de Makelekele, lors de laquelle les manifestants ont scandé « Sassou, va-t-en ! » ou « Sassoufit » — un slogan qui est repris depuis plusieurs jours par l'opposition contre le président congolais, sur les réseaux sociaux notamment.

L'été dernier, Sassou Nguesso avait entamé un long processus d'amendement de la Constitution du pays afin d'ôter la limite de deux mandats présidentiels et une restriction d'âge qui auraient empêché ce leader âgé de 72 ans de briguer un nouveau mandat. Sassou Nguesso a dirigé la République du Congo pendant 32 des 39 dernières années. Il était arrivé une première fois au pouvoir en 1979, et était resté à la tête du pays avant d'être délogé en 1992. Il avait ensuite repris le pouvoir en 1997, alors qu'une guerre civile faisait rage dans ce pays.

Suite aux annonces du gouvernement concernant un référendum constitutionnel portant sur les amendements, un mouvement d'opposition a organisé des manifestations dans la capitale congolaise. Ces défilés ont finalement pris une tournure dramatique, avec la mort d'au mois 18 personnes, qui auraient été tuées par les forces de sécurité. Le référendum a vu les changements approuvés avec une nette majorité en octobre dernier, même si le gouvernement a été accusé de fraude électorale par certains observateurs.

Publicité

Sassou Nguesso a de nouveau crié victoire à la fin du mois de mars lors des élections présidentielles, face à une coalition de candidats d'opposition qui ont rejeté les résultats du scrutin. D'après le gouvernement, Sassou Nguesso a remporté l'élection avec 60 pour cent des votes, ce qui est suffisant pour éviter un second tour. Ces résultats ont par ailleurs été validés publiquement ce lundi par la Cour constitutionnelle du pays. L'opposition estime que ses meilleurs candidats — l'ancien général des armées Jean-Marie Michel Mokoko et le leader de l'opposition Guy Brice Parfait Kolelas — ont tous deux dépassé Sassou Nguesso en termes de votes, remportant respectivement 28 et 30 pour cent des suffrages.

Dans un communiqué publié ce lundi, l'équipe de campagne de Mokoko a déclaré que forces de sécurité du gouvernement faisaient usage d'armes lourdes lors des manifestations dans la capitale, et que les troubles faisaient suite à une vague d'arrestations et d'emprisonnements qui sévit depuis le début de la bataille électorale.

L'identité des individus qui ont lancé l'attaque de ce lundi n'est pour l'instant pas claire. Un présentateur de la chaîne de télévision officielle Télé Congo a accusé les groupes d'opposition — qui avaient rejeté la victoire électorale du président le mois dernier — d'avoir ouvert le feu.

« Les gens se sont réveillés dans la peur ce matin, car il y avait eu des coups de feu », a déclaré ce présentateur, d'après des propos rapportés par l'agence Reuters. « La raison [de cette peur], c'est qu'il y a des gens qui contestent ces élections. »

Publicité

Le gouvernement aurait également fait peser la responsabilité des troubles de ce lundi sur les Ninjas, ce groupe rebelle qui est actif au Congo depuis les années 1990, et qui a joué un rôle clé dans la lutte contre Sassou Nguesso lors de la guerre civile qui a fait rage entre 1997 et 1999. Les Ninjas n'ont pas revendiqué ces attaques, et le gouvernement n'a fourni aucune preuve permettant de confirmer cette implication.


Avec Reuters.

Suivez Kayla Ruble sur Twitter : @RubleKB

Suivez VICE News sur Twitter : @vicenewsFR

Likez VICE News sur Facebook : VICE News