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FRANCE

Suspension des recherches du MH370 : « C'est un scandale »

Il y a bientôt près de trois ans, le MH370 a disparu avec 239 personnes à son bord. Ce mardi, les autorités australiennes malaisiennes et chinoises annoncent la suspension des recherches de l'appareil.
Pierre Longeray
Paris, FR
Un officier de la marine australienne pendant les recherches du MH370 dans l'océan Indien, le 22 mars 2014. REUTERS/Rob Griffith/Pool/File Photo

Il y a bientôt près de trois ans, le vol MH370 de la Malaysian Airlines, censé relier Kuala Lumpur à Pékin, a disparu avec 239 personnes à son bord. Ce mardi, les autorités australiennes malaisiennes et chinoises annoncent la suspension des recherches de l'appareil.

Un communiqué tripartite indique que l'avion, disparu le 8 mars 2014, n'a pas été trouvé dans la zone de 120 000 km2, située au large de l'Australie dans l'océan indien, quadrillée depuis de longs mois.

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« En dépit de tous les efforts fournis à l'aide de la science disponible, des technologies de pointe et des conseils de professionnels extrêmement compétents […], les recherches n'ont pas permis de localiser l'appareil, » peut-on lire. « Les recherches sous-marines du MH370 ont donc été suspendues. »

Il y a deux semaines, la Malaisie avait prévenu de l'arrêt imminent des recherches. Cette décision n'est donc pas une surprise, mais elle a de quoi laisser perplexe. Le 20 décembre dernier, un rapport officiel australien établissait que l'avion se trouverait en fait dans une zone de 25 000 km2 un peu plus au nord de la zone de 120 000 km2 passée au peigne fin.

« Cette décision m'exaspère, me met en colère, » nous dit Ghislain Wattrelos, un Français dont la femme et deux de ses enfants ont disparu avec l'avion. « Comment peut-on dire le 20 décembre dans un rapport officiel que l'on ne cherche pas au bon endroit, et un mois plus tard, qu'on arrête les recherches. C'est un scandale. »

Dans un communiqué, des familles des disparus rassemblées au sein de l'association Voice 370 demandent ce mardi matin aux autorités malaisiennes, chinoises et australiennes de reconsidérer leur décision.

Madagascar, à la recherche des débris

Le mois dernier, Wattrelos et d'autres proches de disparus s'étaient rendus à Madagascar, où un débris « officiel » de l'avion (authentifié par les autorités) avait été trouvé par le passé. Dans la zone, on avait aussi trouvé deux autres débris officiels — un à l'île Maurice et un autre en Afrique du sud.

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« En allant à Madagascar, nous voulions faire pression pour éviter l'arrêt des recherches, » dit Wattrelos. « On a trouvé trois débris dans cette zone, il y en a forcément d'autres. Nous voulions convaincre les autorités de faire des recherches sur les côtes, parce que plus on a de débris, plus on peut connaître le lieu du crash et comprendre ce qu'il s'est passé. »

Si Wattrelos et les autres proches de disparus sont consternés par cette nouvelle, il espère que les recherches vont reprendre. « Pour le vol Rio-Paris, les recherches avaient aussi été suspendues, mais ils les avaient relancées et avaient finalement trouvé l'avion au bout de deux ans. Ce n'est donc pas désespéré, » espère Wattrelos. « La différence, c'est qu'ils savaient où ils cherchaient [pour le vol Rio-Paris]. »

Si les autorités malaisiennes sont en charge de l'enquête et les autorités australiennes en charge des recherches, Wattrelos avait lui fait appel à un juge antiterroriste français pour mener « la seule enquête indépendante » sur la disparition du MH370. Si le juge français progresse un petit peu dans son enquête, il est bloqué par le manque de coopération des autres pays, regrette Wattrelos.

Wattrelos espère que le communiqué de ce mardi ne marque qu'une étape, signifiant que les autorités ont fini de chercher dans la zone établie il y a deux ans pour se concentrer sur une nouvelle zone de recherche.

À lire : MH370 : L'homme qui cherche seul

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En mars dernier, nous avions rencontré Ghislain Wattrelos, qui partait à la recherche de l'avion — seul.


Suivez Pierre Longeray sur Twitter : @PLongeray