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environnement

Trois projets de géo-ingénierie sont en cours pour sauver la planète

Essayer d'altérer l'atmosphère de la Terre pour tenter de refroidir la planète semble ne plus être qu'une simple fantaisie.
Une prolifération naturelle de plancton dans la mer Noire. (Photo via NASA)

Essayer d'altérer l'atmosphère de la Terre pour tenter de refroidir la planète semble ne plus être qu'une simple fantaisie. Plusieurs expériences de « géo-ingénierie » poursuivant cet objectif sont déjà en cours.

Les scientifiques en charge de ces expérimentations pensent qu'il y a déjà trop de carbone dans l'atmosphère. Ainsi, pour éviter un changement climatique aux conséquences dramatiques, il va falloir s'en remettre aux technologies de refroidissement du climat. Notamment depuis que le président Donald Trump a retiré les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat.

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Les Nations unies estiment que nous serons probablement incapables de maintenir la température de la Terre sous la barre du 1,5 degré supplémentaire par rapport aux niveaux préindustriels – l'objectif fixé par l'accord historique signé en 2016 par 195 pays.

Les projets sont à la fois risqués – certains impliquent d'altérer l'atmosphère ou les océans – et extrêmement coûteux. De plus, les chercheurs font face à plusieurs critiques. Certains craignent que ces projets découragent les pays à réduire leurs émissions. En effet, si on peut régler le problème plus tard, pourquoi réduire ses émissions maintenant ?

« Si vous voulez respecter l'objectif du 1,5 degré, il faut avoir recours à la géo-ingénierie solaire, » assure à Reuters David Keith, un physicien d'Harvard.

Voilà les trois principaux projets de géo-ingénierie en développement :

En Suisse, des ventilateurs aspirateurs de carbone

Une entreprise suisse, Climeworks, utilise des immenses ventilateurs qui aspirent le carbone contenu dans l'air. Le carbone sert ensuite à faire pousser des légumes dans un jardin attenant. Ils estiment que ce système peut aspirer 900 tonnes de carbone par an, au prix de 600 dollars la tonne.

Certains trouvent que ce projet est trop cher – encore plus cher que les technologies de capture de carbone capables de retirer le carbone des déjections des centrales à combustible fossile.

Malgré tout, Climeworks pense qu'il est possible de profiter d'économies d'échelle. Afin de retirer 1 pour cent du carbone présent dans l'atmosphère – l'objectif de l'entreprise – il faudrait 250 000 ventilateurs de ce type, repartis dans le monde entier.

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La géo-ingénierie solaire

La géo-ingénierie solaire nécessite la diffusion d'aérosols dans l'atmosphère qui refléteraient la lumière du soleil vers l'espace, empêchant une partie des rayons solaires de rentrer dans notre atmosphère. Une équipe de scientifiques d'Harvard étudie cette possibilité depuis des années, et veut mener sa première expérimentation en 2018. Le projet est financé par des donateurs privés, dont Bill Gates.

L'expérience va consister à envoyer une montgolfière 20 kilomètres au-dessus du désert de l'Arizona, et de diffuser une substance – probablement du carbonate de calcium (le composant principal d'une coquille d'oeuf) – puis de mesurer les effets sur l'atmosphère.

Cela sera la première expérience de géo-ingénierie solaire menée en extérieur.

Mais, même un membre de l'équipe de scientifiques a confié au Guardian que la géo-ingénierie solaire est une « perspective terrifiante ». Altérer l'atmosphère pour garder la planète au frais pourrait avoir des conséquences imprévisibles. Même les altérations naturelles de l'atmosphère peuvent avoir de terribles répercussions. En 1815, une éruption volcanique en Indonésie a entraîné ce qu'on a appelé « l'année sans été ». La diffusion de poussières, de dioxyde de soufre et de cendres dans l'atmosphère a changé le climat de la planète – faisant baisser les températures de près de 3 degrés.

Nourrir le phytoplancton au fer

Le phytoplancton, les organismes microscopiques qui sont omniprésents dans nos océans, aime manger du fer. Il aspire aussi le dioxyde de carbone de notre atmosphère. Des scientifiques essayent d'observer les effets du largage de fer dans les océans sur le phytoplancton, et donc sa capacité à réduire la quantité de carbone dans l'atmosphère.

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Il y a déjà eu 13 essais de « fertilisation des océans », le terme choisi depuis 1990 pour décrire le fait de larguer de grandes quantités de fer dans les océans. Une autre expérience controversée pourrait avoir lieu le long des côtes chiliennes – afin de relancer la pêche de la région. Un phytoplancton plus robuste pourrait avoir un effet sur toute la chaîne alimentaire, et donc permettre d'augmenter la population de poissons.

Les scientifiques ne sont pas tous convaincus que larguer du fer dans les océans permet de capturer le carbone. Difficile aussi de savoir si le fait d'altérer de manière irréversible nos océans vaut réellement le coup.


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