Un couple de Bretons arrêtés avec 10 kg d’héroïne alors qu’ils revenaient de Disneyland Paris avec leurs enfants

Un homme de 35 ans et sa compagne de 25 ans ont été interpellés par la police alors qu'ils rentraient du parc d'attractions Disneyland Paris, mercredi dernier, le 26 juillet, à Quimper (Bretagne). Le couple — qui effectuait le voyage avec ses deux enfants — transportait 10 kilogrammes d'héroïne et 1,4 kilogramme de cocaïne dans le coffre d'un de leurs véhicules. Cette saisie vient conclure une longue enquête de la police judiciaire (PJ) de Quimper qui surveillait depuis plusieurs mois les agissements de ce couple, décrit comme « extrêmement prudent » par les autorités dans un communiqué publié ce mardi par la Police nationale. Les deux trafiquants présumés ont depuis été « déférés, mis en examen et écroués. »

Cette interpellation avait été annoncée le 30 juillet par un journal local qui indiquait que ce couple aurait déboursé près 200 000 euros pour acheter cette cargaison de drogues, qui aurait pu leur rapporter 800 000 euros à la revente. L'enquête de la PJ de Quimper aurait duré plus d'un an.

Dans son communiqué, la Police nationale française a précisé que le père de famille était suspecté d'être le « principal instigateur » d'un vaste trafic de drogue implanté dans le département du Finistère. Le couple aurait déménagé plusieurs fois afin de « déjouer les surveillances » mises en place par les forces de l'ordre. Le 29 juillet dernier, alors que la famille se rendait au parc d'attractions Disneyland Paris, les enquêteurs — qui maintenaient une filature « active » du père de famille — ont relevé des comportements jugés « curieux ».

Arrivés à Paris, les deux suspects se seraient séparés dans deux voitures, selon un enquêteur cité par le journal 20 Minutes. La mère serait allée à Disneyland avec ses deux enfants en bas âge pendant que son compagnon allait acheter la drogue en région parisienne. L'endroit exact où a eu lieu la transaction n'a pas été communiqué par les autorités qui n'ont pas souhaité communiquer sur ce point.

Ce mercredi après-midi, VICE News a joint par téléphone le Tribunal de grande instance de Quimper — en charge du dossier — qui n'a pas pu nous apporter de précisions sur l'affaire dans les délais de rédaction de cet article.

Pour rentrer à Quimper, le couple aurait utilisé deux véhicules dans une configuration « voiture ouvreuse, voiture porteuse » d'après un enquêteur. La mère de famille conduisait la première voiture avec ses enfants et le coffre rempli de « grosses peluches », ouvrant la route pour son compagnon qui transportait lui « de l'héroïne répartie en pains de 500 grammes. »

La virée familiale à Disneyland cachait l'achat de dix kilos d'héroïne — 20 Minutes (@20Minutes)4 Août 2015

« Alors qu'il [le père] terminait de décharger un des véhicules, et au vu des éléments en leur possession, les policiers ont interpellé l'homme aussitôt placé en garde à vue, » conclut le communiqué de police.

Si l'héroïne est loin d'être la drogue de prédilection des Français, ou même des Européens, elle pose néanmoins de nombreux problèmes de santé publique comme l'a souligné l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) dans son rapport annuel publié le 4 juin dernier. Sur l'année écoulée, l'héroïne reste l'opiacé le plus consommé illégalement en Europe. C'est aussi la drogue considérée comme la plus addictive. Même si les demandes de traitement sont en recul, l'héroïne reste la drogue qui cause le plus de décès par surdose.

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La forme d'héroïne la plus courante — la brune — vient d'Afghanistan, alors que la blanche, plus rare, arrive principalement d'Asie du Sud-Est. La « route des Balkans » (de l'Afghanistan par la Turquie puis les Balkans) reste l'itinéraire privilégié des trafiquants d'héroïne vers l'Europe. Mais la « route du Sud » (de l'Iran ou du Pakistan en passant par l'Afrique ou la péninsule arabique) est de plus en plus empruntée selon l'OEDT, qui mentionne par ailleurs la présence de laboratoires en Europe qui confectionnent l'héroïne à partir de l'opium reçu d'Afghanistan.

En France, l'héroïne est de plus en plus disponible depuis le milieu des années 2000, indique l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Dans un rapport publié en 2011, l'OFDT expliquait que cet essor est dû à « la multiplication des microréseaux qui acheminent l'héroïne depuis les Pays-Bas et la Belgique, où le prix au gramme est moins élevé ». Dans ce trafic, les usagers sont très souvent des revendeurs, ce qui explique pourquoi cette drogue pénètre tous les marchés et se retrouve finalement dans les milieux ruraux.

Selon les chiffres de l'OFDT sur la période 1997-2010, la région Bretagne se classe chaque année parmi les zones où l'on déclare consommer le plus d'héroïne en France. C'est aussi l'une des régions où il y a généralement le moins d'interpellations d'usagers de drogues dites « dures », dont l'héroïne.

La saisie de mercredi dernier a par ailleurs été décrite par certains observateurs comme un « record » pour le département du Finistère.

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Image d'illustration, de l'héroïne. (Photo via Wikimedia Commons / Psychonaught)