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Crime

Un énorme paquet d’excréments va être déversé dans le fleuve Saint-Laurent près de Montréal — avec la bénédiction du gouvernement

Ce projet polémique, qui consiste à déverser une partie des eaux usées de Montréal dans le plus grand fleuve qui relie l’océan Atlantique aux Grands Lacs, agite l’actualité canadienne depuis plusieurs semaines.
Image via Flickr Creative Commons

La ministre de l'Environnement du Canada a donné son accord pour déverser 8 milliards de litres d'eaux usées non-traitées dans le fleuve Saint-Laurent près de Montréal — à partir du moment où certaines conditions sont remplies.

La ministre, Catherine McKenna a admis que le plan n'était « pas vraiment idéal » et qu'elle n'était « pas ravie d'être dans cette situation, » mais elle a tout de même donné son autorisation estimant qu'il s'agissait d'une « prise de décision basée sur des données probantes ».

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« Nous avons étudié les risques encourus si ce déversement se faisait de manière organisée et planifiée ou s'il se faisait de manière imprévue, » a expliqué la ministre de l'Environnement et du Changement Climatique récemment nommée. Elle a annoncé la nouvelle ce lundi, depuis Paris, où elle assistait à une réunion préparatoire pour la COP 21.

« Nous allons pouvoir maîtriser les risques de cette évacuation des eaux usées puisqu'elle est soumise à plusieurs conditions, » a conclu la ministre. Ces conditions sont les suivantes : le contrôle du déversement, son examen a posteriori, ainsi qu'une étude des effets sur les communautés qui vivent près de l'endroit où va se faire le déversement.

Ce projet polémique, qui consiste donc à déverser les eaux usées de la ville de Montréal dans le plus grand fleuve qui relie l'océan Atlantique aux Grands Lacs, agite l'actualité canadienne depuis plusieurs semaines. La ville avait annoncé ce projet en septembre dernier, avant de se rétracter, puis de le relancer, avant que l'agence fédérale canadienne de protection de l'Environnement intervienne et bloque le projet. La ville a ensuite fait savoir qu'elle n'avait d'autre option que celle de procéder au grand déversement, pour pouvoir mener à bien un projet de construction autoroutier.

L'évacuation des eaux doit durer 7 jours et va consister à déverser l'équivalent de 2 600 piscines olympiques remplies des eaux usées des quartiers montréalais de LaSalle, Verdun, et Notre-Dame-de-Grace dans le fleuve. La ville de Montréal a fait savoir que les eaux usées déversées représentent seulement 1 pour cent du volume moyen traité par la station d'épuration de la zone.

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« Je voudrais bien avoir recours à une solution miracle, » a confié McKenna ce lundi. « J'aimerais bien faire les choses autrement, mais vu le peu de temps qui nous reste… L'étude de l'impact du déversement sera l'occasion de noter ce qui pourra être amélioré dans le futur — à la fois pour la ville et pour la province. Certaines choses auraient pu être mieux organisées. »

McKenna a aussi indiqué que le gouvernement était « très intéressé » d'entendre les communautés autochtones qui habitent près de l'endroit où va se faire le déversement des eaux usées. Les autorités canadiennes ont consulté la réserve Kahnawake, située au sud-ouest de Montréal, a expliqué McKenna. La ministre n'a en revanche pas indiqué si les habitants de la réserve soutenaient le plan.

— Christi Belcourt (@christibelcourt)November 9, 2015

Un tweet révèle le sentiment de la réserve Kahnawake quant au projet du gouvernement.

« Rejoignez notre Shit Storm [Tempête de Merde] pour #arrêterlamerde »

« #ArrêterLaMerde #MerdeCoderre #IlyAToujoursDeLespoir »

Sont cités dans le tweet le maire de Montréal, Denis Coderre, et la ministre de l'Environnement, Catherine McKenna 

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Image via Flickr user abdallahh