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Crime

Enseignant juif attaqué à Marseille : la section antiterroriste en charge de l'enquête

L'adolescent qui va avoir 16 ans dans quelques jours dit avoir agi de la sorte « car les musulmans de France déshonorent l'islam et l'armée française garde les juifs. » Il n'était pas connu de la police, ni des services de renseignement.
Photo de Jean-Paul Pelissier/Reuters

Le lycéen de 15 ans qui a attaqué ce lundi un professeur de confession juive avec une machette à Marseille, a confié à la police qu'il avait agi « au nom d'Allah et de Daesh, » faisant référence à l'organisation terroriste État islamique (EI).

Lundi soir, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête pour « tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste. »

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Ce mardi matin, sa garde à vue a été prolongée de 24 heures. Puisque l'assaillant est mineur, la garde à vue ne pourra plus être prolongée, car elle ne peut pas excéder 48 heures.

S'exprimant ce lundi lors d'une conférence de presse, le procureur de Marseille, Brice Robin, a expliqué que l'adolescent avait agi de la sorte car, selon les propos du jeune homme, « les musulmans de France déshonorent l'islam et l'armée française garde les juifs ». Robin a précisé que l'attaque avait été « préméditée » et était « à caractère antisémite ».

L'adolescent est de nationalité turque et d'origine kurde. Il aura 16 ans la semaine prochaine.

Il a attaqué le professeur qui portait une kippa aux alentours de 9 heures du matin, avec une machette de 20 centimètres. La victime, âgée de 35 ans, s'est protégée en se servant d'une Torah en guise de bouclier.

Au journal local La Provence, la victime a raconté la scène. Profondément marqué par « la haine vue dans les yeux de [son] agresseur », le professeur raconte : « Je lui disais d'arrêter de me frapper mais il continuait et je ne pensais pas m'en sortir vivant. » Un passant arrive pour s'interposer, le professeur essaye alors de s'enfuir, mais le lycéen parvient à le blesser légèrement dans le dos, après l'avoir touché aux mains.

Après l'agression, le professeur dit ne ressentir « aucune colère mais de la peur et de l'appréhension quant à l'avenir ». « Honnêtement, je ne sais pas comment je vais me relever de cette terrible agression, » confie-t-il à La Provence.

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Le jeune assaillant a fui après l'attaque mais a été appréhendé plus tard par la BAC (Brigade anticriminalité). D'après Le Parisien, l'adolescent aurait tenu des propos « incohérents » quand il a été attrapé par la BAC devant une station de métro.

Robin a précisé que le jeune home portait un autre couteau sur lui, qu'il « comptait utiliser contre des officiers ». Au cours de son interrogatoire, le lycéen a menacé d'acheter un pistolet après sa libération, et de s'en prendre à des officiers de police.

Yannick Blouin, le directeur départemental adjoint à la sécurité publique des Bouches-du-Rhône, a déclaré que la famille du suspect était « tombée de l'armoire » en apprenant la nouvelle. Le jeune homme — qui n'était pas connu de la police, ni des services de renseignement, et dont on ne connaît pas l'identité — est décrit comme un élève sérieux qui a de bonnes notes.

Robin a évoqué la possibilité que le jeune ait été radicalisé sur Internet.

Soutien à la victime de la révoltante agression antisémite de — Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve)January 11, 2016

Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Intérieur français, Bernard Cazeneuve, a tweeté son soutien à la victime « de la révoltante agression antisémite de Marseille, » et a confirmé qu'une enquête était en cours.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a déclaré que l'attaque le révulsait et a invité le pays à se mobiliser « face à ceux qui s'en prennent à notre unité républicaine. »

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L'agression antisémite d'un professeur à Marseille nous révulse. Intransigeance face à ceux qui s'en prennent à notre unité républicaine.

— Manuel Valls (@manuelvalls)January 11, 2016

D'après Libération, le bureau du procureur de Marseille a traité 70 incidents relatifs au terrorisme depuis les attaques du 13 novembre contre la capitale française et Saint-Denis, qui ont fait 130 morts.

Dans les jours qui ont suivi les attaques de Paris, un professeur juif de 56 ans avait été poignardé par trois hommes à Marseille. L'un des assaillants portait un t-shirt à l'effigie de l'EI. La nuit précédente, une femme musulmane qui portait le voile avait été attaquée, encore à Marseille, par un homme armé d'un cutter.


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