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Etats-Unis

Une grande partie des électeurs de Trump ne voulait pas qu'il se retire de l'accord de Paris

Seulement 28 pour cent des électeurs de Trump souhaitaient que le président américain retire son pays de l'accord de Paris sur le climat.

Ce jeudi, Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Sa décision va à l'encontre de ce que veut la grande majorité des Américains, mais aussi une majoritédes républicains et des électeurs de Trump.

Dans tous les États, de nombreux Américains préfèrent rester dans l'accord de Paris, d'après une étude publiée le mois dernier par le « Yale Program on Climate Change Communication ». L'accord de Paris est le premier pacte mondial visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à limiter l'utilisation de carburants fossiles.

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Près de la moitié (47 pour cent) des électeurs de Trump disaient que les États-Unis devraient participer à l'accord de Paris (signé par 195 pays en novembre 2015) contre 28 pour cent qui estimaient que leur pays devait se retirer (un quart des personnes interrogées disaient ne pas savoir quoi penser de l'accord). En comparaison, 86 pour cent des démocrates pensaient que leur pays devait rester dans l'accord.

Qui soutient donc Trump dans sa décision ? Qui sont les électeurs qu'il espère servir en retirant les États-Unis de l'accord de Paris (une de ses promesses de campagne) ? Selon l'étude publiée par Yale, les électeurs républicains conservateurs étaient les plus divisés sur la question : 34 pour cent voulaient que les États unis se retirent et 40 pour cent souhaitaient le contraire (26 pour cent n'ont pas souhaité répondre).

Trump bénéficie cependant du soutien de partisans du retrait à Washington. Scott Pruitt, le directeur de la United States Environmental Protection Agency, nie certains des effets du changement climatique dus à l'activité humaine. Pruitt ne voit aucun bénéfice à tirer d'un pacte visant à combattre le réchauffement climatique. Jeudi dernier, un groupe de sénateurs républicains, dont Ted Cruz et Mitch MacConnell, ont envoyé une lettre à Trump lui demandant une « sortie propre » de l'accord de Paris. Ils ont aussi applaudi les efforts continuels du président visant à limiter les « fardeaux réglementaires » affectant les entreprises américaines.

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Là encore, la majorité des entreprises supposément freinées par les régulations climatiques voudraient en fait rester dans le pacte climatique. En avril, Cloud Peak et Peabody Energy, deux entreprises minières américaines, avaient conseillé à Trump de ne pas retirer les États-Unis de l'accord.

En mai dernier, 30 PDGs d'importantes entreprises américaines (dont Goldman Sachs et Unilever) avaient écrit une lettre ouverte pressant Trump de maintenir les États-Unis dans l'accord sur le climat.

« Nos intérêts commerciaux sont mieux servis par un cadre stable et pratique facilitant une réponse efficace et équilibrée à la réduction globale des émissions de GES, » écrivaient-ils. « L'accord de Paris nous donne un cadre flexible pour gérer le changement climatique tout en offrant à l'entreprise une transition en douceur. »

Le directeur général de ExxonMobil (un colosse de l'industrie du pétrole et de l'essence qui, encore récemment, était dirigé par le secrétaire d'État Rex Tillerson) a lui aussi envoyé une lettre personnelle à Trump le mois dernier. Dans celle-ci, il encourage le président américain à maintenir le pays dans le pacte. De son côté, Tillerson a exprimé un soutien modeste pour l'accord, annonçant pendant une audience au Sénat en janvier dernier que les États-Unis étaient « mieux servis en étant assis à la table qu'en la quittant. »

Le changement d'attitude des entreprises concernant le changement climatique reflète une inquiétude grandissante à ce sujet parmi les Américains.

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Récemment, une étude publiée par Gallup révélait que 70 pour cent des Américains pensent que le réchauffement climatique est une réalité. 45 pour cent ont dit être très inquiets à ce sujet, un chiffre record.

Trump, en revanche, avait tweeté fin 2013 que le réchauffement climatique était un « canular total ». Un peu plus tard, il avait ajouté que le problème avait été créé par les Chinois.

La Syrie et Nicaragua sont les seuls pays n'ayant pas participé à l'accord de Paris en 2015. Trump a annoncé sa décision de retirer les États-Unis de l'accord dans le Rose Garden de la Maison blanche, l'endroit même où Obama avait annoncé la participation du pays au pacte il y a deux ans.


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