Une nouvelle vidéo montre des horreurs dans un abattoir français spécialisé dans les agneaux

Attention : des images présentes dans cet article peuvent choquer.

Même procédé de caméra cachée, et mêmes images chocs d'animaux égorgés ou dépecés alors qu'ils montrent des signes de conscience, ce qui est contraire aux règles. Ce mardi matin, l'association L214, qui dénonce la cruauté envers les animaux a publié une nouvelle vidéo, cette fois filmée dans les abattoirs du pays de Soule à Mauléon, dans le sud-ouest de la France (Pyrénées Atlantiques).

Ce mardi à la mi-journée, le ministre de l'Agriculture a publié un communiqué dans lequel Stéphane Le Foll "condamne avec la plus grande fermeté les actes de maltraitance animale et ordonne des inspections spécifiques sur la protection animale dans l'ensemble des abattoirs de boucherie en France."

En octobre 2015, la même association avait publié des images tournées dans un abattoir d'Alès qui avait ensuite été fermé pendant deux mois. En février 2016, un abattoir du Vigan avait été dénoncé là aussi par des caméras cachées. Le cabinet du maire du Vigan avait demandé des sanctions et le ministre de l'Agriculture avait ouvert une enquête.

Dans cette troisième vidéo publiée après le week-end pascal, L214 se concentre sur un établissement spécialisé entre autres dans la mise à mort d'agneaux de lait « Label Rouge ». Sur le site de l'abattoir on peut lire qu'il traite « 3 000 tonnes par an » et qu'il « s'est résolument tourné vers l'abattage de qualité ».

C'est l'écrivain Jean-Baptiste Del Amo qui introduit les images recueillies par L214. Il les commente ensuite en voix-off. Il décrit des agneaux mal étourdis par des systèmes d'électrocution, manipulés avec rudesse. L'abattoir de Mauléon annonce avoir une « certification ECOCERT ».

Or, d'après Ecocert, l'organisme de certification du bio en France, « au moment de l'abattage, la souffrance [des animaux] doit être réduite au minimum » afin d'obtenir la précieuse certification biologique.

La version YouTube de la vidéo a été supprimée en milieu de journée, apparemment pour non respect de la politique concernant les images violentes. Une version plus longue est toujours visible ci-dessous.

Les erreurs et les matériels non adaptés font que certaines bêtes doivent être assommées à la main, avec peu de réussite. D'autres s'échappent et regardent leurs congénères se faire égorger encore vivants.

L'image la plus impressionnante est celle d'un agneau qui se fait écarteler vivant, alors qu'aucun opérateur n'est présent.

La seconde partie est consacrée à l'abattage de veaux. Là encore, la vidéo dénonce du matériel et des méthodes non adaptées qui font que des bêtes sont découpées ou égorgées alors qu'elles montrent « des signes de reprise de conscience ». La vidéo se termine avec un appel à signature d'une pétition et à ne plus consommer de produits d'origine animale.

Interrogé par Le Monde, qui a eu accès à la vidéo en exclusivité, le directeur de l'abattoir s'est dit être « effondré, catastrophé ». Il se défend : « j'ai essayé d'améliorer les conditions d'abattage depuis des années, et là, on tourne le dos, et des employés frappent les bêtes », et annonce des sanctions avant d'expliquer les gestes vus dans les images par le rythme de travail plus soutenu pour Pâques, période d'abattage massif d'agneaux.

Il y a un mois nous avions interrogé Sébastien Arsac, l'un des porte-parole de l'association L214, à propos de la vidéo d'Alès, il nous avait expliqué vouloir interpeller le consommateur : « On voit très vite que le couteau bio qui ne fait pas bobo, eh bien ça n'existe pas ».

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