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Crime

Une vidéo montre la libération de 70 otages Kurdes d’une prison de l’EI, qui a coûté la vie à un soldat américain

L’opération de sauvetage s’est déroulée dans une prison de la ville irakienne d’Hawija. Présentes sur le terrain en tant que conseil, les forces américaines ont été obligées d’intervenir quand les peshmergas ont commencé à avoir des blessés.
Photo via le Conseil de sécurité de la région du Kurdistan via AP

Une vidéo de la libération de 70 otages kurdes dans le nord de l'Irak retenus par l'État islamique (EI) a été publiée ce dimanche. Un soldat américain est mort pendant l'opération.

L'opération de sauvetage s'est déroulée dans une prison de la ville d'Hawija, jeudi dernier, au petit matin. Les forces antiterroristes Kurdes ont planifié et mené l'attaque avec l'aide des forces spéciales américaines présentes en Irak, d'après un représentant du Kurdistan irakien basé aux États-Unis et cité par Reuters.

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Dans la vidéo, postée en ligne par le Kurdistan Region Security Council (Conseil de sécurité de la région du Kurdistan), des hommes habillés de longues robes sont escortés en dehors d'une pièce sombre par des soldats américains armés de mitrailleuses. Dans la deuxième partie de la vidéo, les hommes sont fouillés un par un par des militaires qui les guident dans un étroit couloir.

Quatre Kurdes ont été blessés et un soldat américain a été tué au cours de l'opération — devenant le premier Américain à mourir sur le terrain dans le cadre du conflit engagé contre les djihadistes de l'État islamique en Irak et en Syrie. Le Pentagone a donné l'identité du soldat tombé au combat, le Sergent-chef Joshua L. Wheeler.

D'après le ministre de la Défense américain, Ash Carter, Wheeler est tombé dans la fusillade qui a éclaté pendant l'opération pour secourir les forces Kurdes emprisonnées. Carter a expliqué que les soldats américains n'avaient pas prévu de pénétrer dans la prison de l'EI — ils devaient simplement conseiller et assister les combattants Kurdes. Les forces américaines ont finalement été obligées d'intervenir quand les Kurdes ont commencé à avoir des blessés, d'après le Colonel Steve Warren, porte-parole pour la coalition internationale menée par les États-Unis, engagée dans des frappes aériennes contre l'EI depuis plus d'un an.

Ces tentatives de libération d'otages sont rares. Cette opération conjointe entre Kurdes et Américains donne une idée du statut des combattants Kurdes peshmergas — qui sont vus par les Américains comme des alliés clés dans la bataille contre l'EI, qui contrôle de grandes parties de la Syrie et de l'Irak.

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« L'objectif était de secourir des forces peshmergas prises en otage par l'EI », a expliqué une source du Conseil de sécurité de la région du Kurdistan, une région quasi-autonome du nord de l'Irak. « Nous avions des renseignements relativement solides quant à la présence de combattants peshmergas retenus dans cette prison. »

Aucun des prisonniers libérés lors de l'opération de jeudi dernier n'était peshmerga. Les combattants des forces Kurdes auraient alors été transférés dans une autre prison, explique une source Kurde.

Quelque 62 combattants peshmergas sont portés disparus à la suite de batailles avec des djihadistes de l'EI. Certains de ces combattants ont été décapités dans des vidéos de propagande de l'EI. L'organisation terroriste retient ces otages dans des centres de détention disséminés dans les territoires qu'elle contrôle. L'EI exécute aussi régulièrement des personnes soupçonnées d'être des espions pour le compte de l'État irakien ou de puissances étrangères.

Les forces du gouvernement irakien, les milices chiites, et les Kurdes combattent tous l'EI, mais se coordonner n'est pas simple dans un pays en proie aux divisions ethniques. Le ministre de la Défense irakien a déclaré ce vendredi qu'il n'avait pas été mis au courant du raid des peshmergas, qui avait eu lieu la veille au nord de la ville de Hawija, contrôlée par l'EI.

« On vient d'apprendre cela dans les médias, on n'avait pas été mis au courant », a expliqué à Reuters, le général Tahsin Ibrahim Sadiq, porte-parole du ministre irakien. « Seuls les peshmergas et les Américains étaient au courant. Le ministère de la Défense n'en savait rien. »

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Cette mission de sauvetage est la plus importante menée depuis des mois contre l'EI. Le porte-parole de la coalition, Steve Warren, a précisé qu'elle avait été réalisée à la demande du Gouvernement régional du Kurdistan. Le Pentagone précise que cette mission ne marque pas un changement dans la tactique de l'armée américaine. Un porte-parole de la CIA n'a pas souhaité commenter l'hypothèse selon laquelle les otages secourus avaient des relations avec le gouvernement américain.

Les autorités américaines ont nié toute connexion entre les otages et les États-Unis. Mais, un homme politique chiite de haut rang, Ayad Allawi, a expliqué qu'il devait y avoir des personnes importantes parmi les otages pour justifier une opération si risquée des forces spéciales américaines.

« Je pense que cette mission a eu lieu uniquement parce qu'il y avait des atouts intéressants parmi les otages », a déclaré Allawi.

Le corps du Sergent-chef Wheeler a été rapatrié aux États-Unis ce samedi. Ce natif de l'Oklahoma a reçu à titre posthume le Purple Heart (une médaille militaire américaine, décernée au nom du président des États-Unis). Le soldat de 39 ans était stationné à Fort Bragg en Caroline du Nord, au quartier général du Commandement des Opérations Spéciales de l'Armée américaine. Wheeler était entré dans l'armée en 1995 pour ensuite rejoindre les forces spéciales en 2004. Il a été envoyé près de 17 fois sur le terrain pour des opérations spéciales en Irak et en Afghanistan. Il a été décoré à 11 reprises de la « Bronze Star medal » (la quatrième plus haute distinction pour bravoure, héroïsme et mérite), d'après un communiqué de l'armée.

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