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FRANCE

Violences policières en France : le Défenseur des droits se penche sur 69 cas

Le collectif « Stop violences policières » annonce avoir saisi cette institution après avoir regroupé 104 témoignages de « violences policières » en lien avec les mouvements de manifestation contre la loi Travail.
Des membres des forces de l'ordre lors d'une manifestation le 31 mars. (Etienne Rouillon / VICE News)

Le collectif « Stop violences policières » a annoncé ce mercredi avoir regroupé 104 témoignages de « violences policières », en lien avec les manifestations contre la « loi travail » pendant le printemps dernier.

C'est sur cette base que le Défenseur des droits a été interpellé, le 19 juillet. Le dossier déposé fait l'inventaire de violences policières dénoncées par des manifestants mobilisés pendant plusieurs mois de 2016 contre la loi de la ministre Myriam El Khomri.

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Ce mercredi matin, le Défenseur des droits nous confirme qu'il étudie 69 cas.

Le maintien de l'ordre pendant les rassemblements (manifestations, blocages) avait déjà été l'objet de vives critiques, suite aux nombreux cas de manifestants blessés.

À lire : retrouvez tous nos articles consacrés à la loi Travail et aux mouvements qui s'y opposent.

Joël L. raconte par exemple dans le document, cité par le Monde, être allé à l'une des manifestations, en mai dernier. « Je filmais l'arrestation d'un jeune homme lorsque les CRS m'ont visé délibérément ». Il a reçu un tir de grenade lacrymogène. Blessé, il a eu un arrêt de travail de cinq jours.

Le service de communication du Défenseur des droits nous a expliqué que seulement 68 des 104 témoignages présentés étaient « recevables ». Les autres n'identifiaient pas la victime, ne donnaient pas de détails suffisants, ou apportaient des informations trop vagues.

Le service « déontologie de la sécurité », responsable de faire respecter la déontologie des services de sécurité, s'est chargé de l'étude de ces cas.

Aux 68 témoignages recevables, s'ajoute le cas de Romain D, qui avait fait l'objet d'une auto-saisine — toujours ouverte — du Défenseur des droits, Jacques Toubon. Cet homme de 28 ans a été gravement blessé à la tête et « s'est effondré après le jet par les forces de police d'une grenade de désencerclement », indiquait le Défenseur des droits dans un communiqué du 30 mai.

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Au lendemain de la manifestation, il souffrait d'un oedème cérébral, d'un enfoncement de la boîte crânienne et était plongé dans le coma. Il en est sorti quelques jours plus tard.

Les types de violences rapportés font état de matraquages, de blessures liées à des tirs de Flash-Ball ou de gaz lacrymogène.

Pour le Défenseurs des droits, les saisines recevables peuvent ouvrir des procédures longues : « plusieurs mois, voire environ un an, car il faut monter des auditions, aussi bien avec les témoins qu'avec les personnes mises en cause ».


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