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Un ancien employé de la CAQ a piqué des documents confidentiels avant de passer chez les libéraux

Récit d'une controverse inusitée, même pour le PLQ.
Frédéric Schautaud. Photo: Twitter

Les libéraux ont largué un ancien caquiste qui avait dérobé une série de documents hautement confidentiels à son parti. Une décision prise après avoir défendu son embauche en toute connaissance de cause. Récit d'une drôle de controverse.

Un recherchiste de la CAQ veut faire le saut chez les libéraux. La fin de semaine dernière, alors qu'il travaille encore pour la CAQ, Frédéric Schautaud décide – de sa propre initiative, assure-t-il - de récupérer 15 documents confidentiels, à partir de son bureau à l'Assemblée nationale. Il est alors sur le point d'être embauché au PLQ.

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La CAQ apprend que Schautaud s'apprête à démissionner pour rejoindre une autre formation politique. Et elle réalise qu'il s'est envoyé, sur son courriel personnel, des documents contenant « des renseignements de nature hautement stratégique et sensible ».

Le 6 septembre, Schautaud reçoit une mise en demeure du cabinet d'avocats LCM, qui représente la CAQ. On indique qu'il a en sa possession plusieurs analyses stratégiques, des études commandées à des consultants, des mots de passe et des mémos internes. Il s'agit d'une violation grave à son obligation de confidentialité et de loyauté envers la CAQ, rappellent les avocats dans leur lettre.

« Je pense qu'il peut très bien faire partie de mon équipe »

Le lendemain, la ministre de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, Dominique Anglade explique qu'elle a été mise au courant de toute la situation le matin même. Elle reconnaît que le geste est « inapproprié », qu'il « témoigne d'un manque de jugement », mais elle veut quand même embaucher Frédéric Schautaud.

« Je ne pense pas que ça le disqualifie. Je pense qu'il a reconnu son geste, lance Anglade, mercredi en avant-midi. Je pense qu'il peut très bien faire partie de mon équipe. »

Il ne manque pas de jugement, il est libéral

Le premier ministre Philippe Couillard défend lui aussi l'ex-futur employé libéral, rappelant que celui-ci a fait son mea culpa, et qu'il n'a partagé les informations avec personne.

Couillard explique même que Schautaud ne manque pas totalement de jugement, parce qu'au moins, il est libéral. « Le jugement peut s'appliquer également dans le choix qu'une personne fait d'adhérer à une organisation qui correspond mieux à ses valeurs», avance-t-il en point de presse.

Quand le regret ne suffit plus

Puis, dans l'après-midi de mercredi, les libéraux font volte-face. Finalement, non, on ne va l'embaucher, l'ancien recherchiste de la CAQ. Tout compte fait, après lui avoir parlé au téléphone, Dominique Anglade trouve que Schautaud sous-estime la gravité des gestes qu'il a posés.

Ce même Schautaud qui a reconnu que son action était inappropriée, qui a assuré avoir détruit les documents confidentiels, et qui a conjuré la CAQ de croire en ses « regrets les plus sincères ».

Il semble que ses excuses n'aient pas concordé avec la priorité de la ministre Anglade, soit de « garantir que le public a confiance dans ses institutions. »