Une hausse marquée des suicides est observée aux États-Unis

Le monde de la mode a été secoué mardi, lorsque l’icône du design d’accessoires, Kate Spade, s’est donné la mort à New York. Son mari Andy Spade a admis au New York Times avoir été pris de court par son suicide, bien qu’il sût que sa femme souffrait de dépression sévère et d’anxiété depuis des années. Selon lui, rien n’annonçait ce geste, et la veille de son décès, elle paraissait heureuse, au téléphone.

Aujourd’hui, on apprenait également la mort par suicide de chef et animateur américain Anthony Bourdain, en France.

Un rapport gouvernemental américain publié cette semaine replace ces drames dans un contexte plus large, un contexte où le taux de suicide ne cesse d’augmenter aux États-Unis depuis la fin du siècle dernier. Dans la moitié des États américains, le suicide a augmenté de 30 % entre 1999 et 2016. En 2016 seulement, on recense près de 45 000 morts par suicide.

Souvent, lorsqu’un suicide est décrit dans les médias, l’état de santé mentale de la victime est évoqué, comme ce fut le cas pour Kate Spade.

Mais ce n’est pas le cas pour toutes les personnes qui mettent fin à leurs jours, soutient l’agence de protection de la santé américaine (CDC). En fait, la majorité (54 %) des victimes n’avaient pas de trouble de santé mentale connu, selon les données récoltées auprès des coroners, des examens médicaux et des rapports des forces de l’ordre.

« Le suicide est rarement la cause d’un seul facteur », insiste-t-on. Plusieurs autres problèmes pouvant souvent peser dans la balance.

Selon l’information disponible, le CDC indique que les plus récurrents sont les problèmes relationnels (42 %), une crise survenue dans les deux précédentes semaines (29 %), l’abus de drogue ou d’alcool (28 %), les problèmes de santé physique (22 %), des problèmes financiers ou professionnels (16 %), des problèmes légaux (9 %) ainsi que la perte de son logement (4 %).

Il est toujours possible que des troubles de santé mentale et autres problèmes aient été présents chez les victimes sans être diagnostiqués ou rapportés, nuance toutefois le CDC.

L’agence prévient que le suicide est une des causes de décès principales aux États-Unis. Elle demande aux citoyens de se familiariser avec les signes avant-coureurs du suicide, dont l’isolation, l’augmentation de l’anxiété ou du sentiment de désespoir, les excès de rage, les sautes d’humeur, l’augmentation accrue de consommation de drogue ou d’alcool, ainsi que tout écrit ou parole concernant le désir de mourir.

Si vous ou un proche pensez au suicide, de l’aide vous est offerte en tout temps. Vous pouvez contacter l’un des centres de prévention du suicide de la province au 1-866-APPELLE (1-866-277-3553).

Justine de l'Église est sur Twitter.