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Pour Farzad, l'aventure cosplay a commencé quelques années plus tôt, en 2012, alors que Téhéran accueillait pour la première fois un salon de jeux vidéo – l'Iran Game Expo. Le jeune homme décide d'y emmené son ami Ojan. Respectivement déguisés en soldat de Call of Duty et en Aiden Pearce de Watch-dogs, ils achètent les accessoires par souci de temps et conçoivent le reste des tenues. « J'ai bossé entièrement sur les deux costumes pendant trois mois », raconte Farzad, qui revit ses débuts avec une certaine nostalgie. « En y allant habillé comme ça, on ne s'attendait à rien de spécial, on voulait juste s'amuser. » Alors que les gardes les stoppent net à l'entrée, l'organisateur est emballé par la venue des deux acolytes. Il décide de les installer à un endroit clé du salon, où les gens se bousculent pour prendre une photo. Le lendemain, certaines images sont publiées sur le site de l'évènement. Le premier cosplayer d'Iran est né.Malgré cette expérience réussie, Farzad n'ose pas descendre seul costumé dans les rues bondées de Téhéran. « Le salon de jeux vidéo offrait un contexte parfait pour tenter une première sortie, mais dehors, on ne sait jamais comment les gens peuvent réagir », explique-t-il. Le cosplayer préfère alors prendre ses premiers clichés dans le désert bordant la capitale. Rapidement, sa page Facebook attire de très nombreux fans. Mais à force d'être signalé par des sceptiques, son compte finit par être supprimé. « C'est une question de mentalité ; il faut habiter en Iran pour comprendre. Pour les Iraniens, qu'un mec se déguise en héros de jeux vidéo, ça dépasse tout entendement », explique Mahan Khomamipor. Il a donc fallu pousser le jeune cosplayer à sortir pour que les gens se rendent à l'évidence. « Voir Farzad devant des monuments connus de la capitale a dissipé tout doute possible », continue le réalisateur. Aujourd'hui, si certains pensent Farzad « fou, débile ou gay », le jeune cosplayer reçoit quotidiennement de nombreux encouragements de fans iraniens, mais aussi étrangers. Rien ne le stimule plus que d'entendre de la part d'inconnus « Tu nous rends fiers » ou encore, « Tu as mis le drapeau au sommet ». « Les gens sont contents qu'un Iranien ose faire ce que je fais. Ça les fait marrer. Il faut dire que la vie n'est pas très drôle ici ».« Dans la vie de tous les jours, la police des mœurs fait souvent des remarques à Farzad. Elle l'accuse d'être un adorateur de Satan à cause de son style un peu gothique et de ses cheveux trop longs. »