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Crime

6 morts lors d'affrontements entre des professeurs et la police au Mexique

Les manifestants accusent la police d’avoir commis un « massacre ». De son côté, la police rejette la faute sur « des groupes violents » présents dans la manifestation.
Photo de Luis Alberto Hernández/AP

Des affrontements entre la police et les membres d'un syndicat de professeurs ont fait 6 morts et plus d'une centaine de blessés dans l'État du Oaxaca au Mexique.

Les manifestants accusent la police d'avoir commis un « massacre ». De son côté, la police rejette la faute sur « des groupes violents » présents dans la manifestation.

Les violences ont eu lieu dans la journée de dimanche quand la police antiémeute a essayé de mettre un terme au blocage d'une rue dans la ville de Nochixtlan, à 80 kilomètres au sud de la capitale de l'État, Oaxaca. Sur des images de l'incident, on peut voir des cocktails Molotov voler alors que la foule s'enfuit en courant. On entend aussi des coups de feu.

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Le syndicat a diffusé un communiqué ce dimanche après-midi accusant la police d'avoir tiré sur eux « délibérément et cruellement », ajoutant que « le peuple » a résisté « avec les mains propres ».

Dans un communiqué, le gouvernement a réfuté en bloc ces accusations affirmant que les policiers fédéraux n'étaient pas armés et que « tout le monde sait » que les tireurs étaient infiltrés dans la manifestation. Des images tournées par des journalistes sur place montrent cependant des policiers tirer sur des manifestants. Il est en revanche difficile de savoir s'il s'agit d'hommes de la police fédérale ou s'ils sont rattachés à la police de l'État de Oaxaca.

Mais dans un second communiqué, le gouvernement a été un peu plus vague notamment d'un point de vue sémantique. On peut notamment y lire que « plusieurs groupes violents » liés au blocage sont « principalement responsables » des violences.

Le gouvernement confirme aussi que le bilan est de 6 morts, 53 civils blessés ainsi que 55 officiers de police fédéraux blessés — 8 d'entre eux avec des plaies par balle.

Un peu plus tôt, le gouverneur de Oaxaca, Gabino Cue, avait indiqué qu'aucun policier ne faisait partie des 6 victimes. Deux d'entre elles étaient liées à la Coordination Nationale des Travailleurs Éducatifs (CNTE), le syndicat qui se bat contre des réformes du système éducatif.

Le gouvernement n'a eu de cesse de promouvoir ces réformes — qui prévoient des évaluations obligatoires pour les professeurs — et d'en faire la solution unique pour sauver les écoles mexicaines déliquescentes. Les professeurs ont le sentiment d'être injustement visés, alors que selon eux c'est tout le système éducatif qui est défaillant. Ils craignent aussi que ces réformes s'accompagnent par la suite de privatisations.

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Ces manifestations violentes et périodiques ont cours depuis des années, mais la tension est montée d'un cran ces dernières semaines. Le gouvernement a en effet redoublé d'efforts pour mettre en place les réformes — n'hésitant pas à imposer des sanctions aux professeurs grévistes.

Une semaine avant les affrontements de week-end, les professeurs de Oaxaca avaient promis de se révolter contre l'arrestation d'un leader local, Ruben Nunez, accusé de blanchiment d'argent. Dix ans auparavant, les professeurs de Oaxaca avaient mené une grande alliance pour s'opposer au gouverneur de l'époque, Ulises Ruiz, ce qui avait paralysé l'État du sud du Mexique pendant près de 6 mois.


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