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Crime

Deux des plus gros hôpitaux d'Alep ont été bombardés

Mercredi au petit matin, des bombes et des tirs d’artillerie des forces alliées au président Assad ont touché les hôpitaux M10 et M2 de l’est d’Alep, où 250 000 personnes sont coincées et coupés de l’aide humanitaire.
Une ambulance garée à côté d'un tas de pains, près d'un site bombardé dans le quartier rebelle de Bab al-Maqam à Alep en Syrie, le 28 septembre 2016. (REUTERS/Abdalrhman Ismail)

Deux des plus grands hôpitaux d'Alep ont été la cible de frappes aériennes ce mercredi au petit matin, des frappes menées par les forces alliées au président syrien Bachar Al-Assad qui tentent de reprendre les quartiers tenus par les rebelles dans l'est de la ville.

Dans la nuit, des bombes et des tirs d'artillerie ont touché les hôpitaux M10 et M2 de l'est d'Alep. Dans cette partie de la ville, 250 000 personnes sont coincées et coupés de l'aide humanitaire par les forces gouvernementales russes et syriennes. Les hôpitaux ont des noms de code, donnés par les médecins locaux, afin d'essayer de cacher leur localisation exacte et éviter des attaques — une tactique qui semble avoir clairement échoué.

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« L'avion nous a survolés et a tout de suite commencé à lâcher des missiles sur cet hôpital… à environ 4 heures du matin, » explique à Reuters, Mohammad Abu Rajab, un radiologue qui travaille dans le plus grand hôpital de traumatologie des quartiers rebelles. « Les décombres sont tombés sur les patients de l'unité de soins intensifs. » Quand les générateurs d'oxygène et d'électricité de l'hôpital ont été touchés, les patients ont été transférés vers un autre hôpital.

Avant la destruction de l'hôpital M10, à 3 heures 30 du matin (heure locale), un autre hôpital avait été touché par des tirs d'artillerie, vraisemblablement dans le cadre d'une offensive au sol débutée ce mardi après des jours de bombardements intenses. D'après le personnel médical de l'hôpital M2, le staff s'est retiré dans les sous-sols pour se protéger des bombardements.

À lire : Soigner sous les bombes : entretien avec un médecin humanitaire de retour de Syrie

Mohamad Zain Khandaka, un administrateur de l'hôpital M2, a indiqué à Middle East Eye que les attaques avaient tué deux patients, blessés trois membres du personnel et détruit une ambulance. Environ 90 personnes étaient coincées dans le sous-sol, parmi lesquelles Bara'a, une infirmière.

« Si l'hôpital nous tombe dessus, venez nous sortir des décombres, mais ne prenez pas de photos, » a écrit Bara'a dans un groupe de discussions en ligne où journalistes et médecins échangent, comme le raconte le Guardian. « S'il vous plaît, ne prenez pas de photos. Nous n'y gagnons rien et notre dignité est trop précieuse. »

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BREAKING: U.N. chief Ban Ki-moon says those using 'ever more destructive weapons' in Syria are committing war crimes

— Reuters Top News (@Reuters)September 28, 2016

BREAKING : Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon déclare que ceux qui utilisent « des armes de plus en plus destructrices » en Syrie commettent des crimes de guerre.

Adham Sahloul, qui travaille pour la Syrian American Medical Society, un groupe qui soutient les deux hôpitaux, a indiqué que 6 civils ont été tués près de l'hôpital M2 alors qu'ils faisaient la queue pour acheter du pain.

Sahloul assure que les frappes de mercredi étaient délibérées, et qu'il ne reste plus que 29 docteurs dans l'est d'Alep pour soigner 350 000 personnes. De plus, à cause des bombardements, 8 d'entre eux doivent réparer l'hôpital M10 au lieu de « soigner les centaines de victimes des bombardements ».

Les médecins, hôpitaux et structures médicales installées dans les zones tenues par les rebelles ont été la cible continuelle des forces gouvernementales syriennes, qui estiment qu'il s'agit de cibles militaires légitimes puisqu'elles seraient « illégales », comme le rapporte la Commission d'enquête onusienne sur la crise syrienne.

Ces dernières attaques font suite à une semaine d'intenses bombardements contre les zones tenues par les rebelles à Alep. Des observateurs estiment qu'il s'agit de la plus importante campagne de bombardements depuis le début de la guerre. Des centaines de civils ont été tuées ainsi que des dizaines d'enfants.


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