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Une centaine de migrants venant d’Italie arrêtés en gare française de Menton

Ce dimanche soir, des migrants installés à Vintimille, près de la frontière franco-italienne, ont essayé de passer en France avec des militants de l’organisation No Border.
Pierre Longeray
Paris, FR
La ville de Menton (Image via Wikimedia Commons)

VICE News regroupe ses articles sur la crise migratoire mondiale sur son blog «Migrants »

Une centaine de migrants ont été interpellés, ce dimanche soir, à la gare de Menton, une ville du sud-est de la France, alors qu'ils tentaient de rentrer en France depuis l'Italie. Suite à leur interpellation, ils auraient été reconduits dans des centres d'hébergement italiens dans la nuit. La gare de Menton est située à quelques kilomètres de la ville italienne de Vintimille, où des réfugiés et migrants patientent en attendant de trouver un moyen de passer illégalement la frontière.

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« Une centaine de migrants, accompagnée par des militants de No Border [NDLR, un groupe de défense des migrants, notamment présent à Vintimille] ont pris le dernier TER [train régional] qui part de Vintimille pour rejoindre la France, » explique à VICE News, ce lundi matin, Martine Landry, bénévole responsable d'Amnesty International dans la région et en charge du relais migrants de Menton.

Une centaine de migrants interpellés alors qu'ils passaient la frontière à Menton — Nice-Matin (@Nice_Matin)August 9, 2015

Pour nombre de migrants, l'Italie est simplement une porte d'entrée en Europe, à laquelle ils accèdent après une traversée de la mer Méditerranée. Peu d'entre eux souhaitent rester en Italie. Beaucoup tentent de continuer leur route vers le nord de l'Europe en passant notamment par la France — pour rejoindre la Suède, l'Allemagne ou le Royaume-Uni via la ville française de Calais.

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Ce week-end, 1 000 migrants ont été secourus en 48 heures entre l'Italie et la Libye, ont annoncé les garde-côtes italiens. Les migrants se trouvaient dans des canots pneumatiques qui menaçaient de chavirer. Ils ont été secourus par divers navires patrouillant dans la zone pour venir en aide à ceux qui tentent la traversée.

Les gardes-côtes grecs ont de leur côté annoncé ce lundi, avoir mené ces trois derniers jours, près de 60 opérations de secours en Méditerranée orientale pour secourir 1 417 migrants. Nombre de réfugiés, principalement des Syriens et des Afghans, tentent de rejoindre l'Europe en passant par les îles grecques situées non loin de la Turquie.

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La centaine de migrants arrivée en gare de Menton ce dimanche soir — la première gare française après la frontière italienne — a été contrôlée et interpellée par les forces de l'ordre. « Des CRS sont montés dans tous les wagons du TER en même temps et ont fait descendre les migrants, » nous raconte Landry.

Carte de la région de Menton et de Vintimille. La frontière franco-italienne est signalée par le liseré jaune. (Image via Google Earth)

Si les migrants ont été invités à descendre du train sur les coups de 22 heures 50, une manifestation inopinée se serait tenue devant la gare jusque sur les coups de 4 heures du matin. Les militants ont alors été interpellés et les migrants ont été rapatriés vers l'Italie. Landry explique que 17 militants italiens de No Border, surtout de jeunes étudiants, ont été arrêtés et conduits au poste de Vintimille avant d'être libérés ce lundi matin, avec une interdiction de séjour à Vintimille pour trois ans. Trois militants français étaient eux encore en garde à vue ce matin, en France, au commissariat de Nice pour entrave à l'ordre public. Des informations que la préfecture de Nice nous a confirmées en milieu d'après midi.

Interpellation des migrants à Menton ce dimanche soir. (Images Nice Matin)

Dès samedi soir, les militants de No Border, qui vivent avec les migrants de Vintimille avaient fait monter la pression dans la ville en organisant une manifestation devant la gare. Contacté par VICE News à propos de ces événements, l'antenne de No Border à Vintimille n'a pas pu nous répondre dans les délais de parution de cet article.

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Au début du mois de juin, les autorités françaises avaient commencé à bloquer la frontière franco-italienne aux migrants. Si la plupart avaient été repoussés vers Vintimille, certains migrants avaient refusé d'être évacués et étaient restés plusieurs jours sur les rochers, à quelques mètres de la frontière.

Ce matin à la — Jf Ottonello (@gieffo)14 Juin 2015

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Ceux qui ne voulaient pas retourner à Vintimille et restaient sur les rochers, ont installé un camp de fortune sous un pont de chemin de fer, à quelques mètres de la frontière franco-italienne. Ceux qui avaient été repoussés vers Vintimille logent pour la plupart dans un camp de la Croix-Rouge, situé à côté de la gare de la ville.

Tous les jours de nouveaux migrants arrivent, mais certains arrivent à passer en France. Ceux qui sont arrêtés par les autorités françaises font l'objet de demandes de réadmission par la France en Italie, mais l'Italie n'est pas obligée par exemple de récupérer les migrants mineurs.

Selon le conseil départemental français des Alpes-Maritimes, 168 mineurs isolés ont été interceptés par les autorités françaises pour le seul mois de juin sur cette frontière. Sur toute l'année 2014 ils étaient 174. Les dispositifs d'accueil seraient « saturés » avec 190 mineurs pris en charge avait annoncé le président du département au début du mois de juillet.

Suivez Pierre Longeray sur Twitter : @PLongeray

La ville de Menton (Image via Wikimedia Commons)