Photo par Jorge Luis Plata/Reuters
Depuis quelques semaines des professeurs en grève bloquent des routes dans l'État de Oaxaca (sud du Mexique). Les blocages sont tels que le gouvernement mexicain est désormais contraint de faire parvenir des vivres par avion à certaines régions du Oaxaca.Le premier avion, qui transportait 18 tonnes de maïs, s'est posé à Puerto Escondido, une ville côtière, ce jeudi matin.Les autorités vont continuer à utiliser ces ponts aériens jusqu'à ce week-end. Près de 100 tonnes de produits de première nécessité vont être importées. Les vivres seront ensuite distribués dans des épiceries subventionnées par l'État réparties dans les quelque 300 collectivités les plus pauvres de l'État.« Il y a des milliers d'enfants qui n'ont pas école et pas de quoi manger, » s'est inquiété le ministre de l'Intérieur Miguel Angel Osorio Chong. « Nous devons agir, nous ne pouvons pas continuer comme ça. »Le conflit entre le gouvernement et les professeurs commence à durer — et aucune résolution n'est en vue. Le président Enrique Peña Nieto veut faire de cette réforme de l'éducation une mesure phare de son mandat, et les professeurs estiment que Nieto essaye de privatiser l'éducation.La CNTE a souvent eu recours aux barrages temporaires pour mettre la pression sur le gouvernement. Mais le syndicat a décidé d'intensifier cette stratégie après l'arrestation de deux leaders syndicaux et la volonté du gouvernement de mettre en place rapidement les réformes.Le syndicat et le gouvernement discutent malgré tout pour essayer de calmer la situation. Le 19 juin dernier, 9 personnes sont mortes lors d'affrontements avec la police fédérale sur un barrage installé dans la périphérie de Nochixtlán, à une heure de la ville de Oaxaca.
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De leur côté, les professeurs accusent le gouvernement d'avoir créé de toutes pièces cette soi-disant pénurie de nourriture pour casser leur révolte. Les professeurs bloquent les routes pour demander le retrait de réformes radicales, qui les tiennent responsables du lamentable état du système éducatif mexicain.« Il s'agit d'une campagne médiatique créée pour justifier la levée des blocages, » explique David Estrada, un des leaders syndicaux des professeurs du Oaxaca. « Le gouvernement veut que les gens aient une mauvaise opinion des professeurs. »Estrada, qui appartient au syndicat Coordinadora Nacional de Trabajadores de la Educación (CNTE), indique que certains des barrages routiers sont levés la nuit et que la nourriture et l'essence ont toujours pu passer — bien que cela prenne « un peu plus de temps ».Dans le même temps, la direction du CNTE a assuré vouloir intensifier les manifestations au cours des trois prochains jours. Le syndicat souhaite renforcer les barrages dans la région d'Oaxaca et en installer d'autres dans le reste du pays. Des membres du CNTE de l'État de Chiapas ont déjà précisé qu'ils laisseraient passer les camions-citernes.À lire : Plusieurs morts lors d'affrontements entre des professeurs et la police au Mexique
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