En Photos: Acapulco, les plages du fun et de l'horreur
La spectaculaire baie en forme de croissant est promesse d'amusement débridé pour les touristes, mais elle a du mal à dissiper l'ombre portée par la guerre des territoires que se livrent les cartels locaux. Une guerre particulièrement violente.
Acapulco, Mexique. Ses hôtels, ses bars, ses plages de sable d'or et sa guerre des cartels.Si la spectaculaire baie en forme de croissant est promesse d'amusement débridé pour les touristes, elle a du mal à dissiper l'ombre portée par la guerre des territoires que se livrent les cartels locaux. Une guerre particulièrement violente.La route côtière qui connecte les points touristiques le long de la plage fait office de séparateur entre les deux mondes, elle s'appelle la Miguel Alemán. Y patrouillent 24 heures sur 24 l'armée, la marine, et la police. Les forces de l'ordre veulent empêcher que le conflit horrible qui oppose des gangs versés dans le trafic de drogue ne déborde sur les zones touristiques. Acapulco essaie de maintenir cette ligne invisible.
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Roger Casto tenait un restaurant bien connu, situé à un pâté de maison de la route côtière. Lorsqu'un groupe criminel qui opère dans le coin est venu lui demander de l'argent pour qu'il puisse poursuivre son activité, Castro est allé voir les autorités. Deux jours plus tard, il était abattu devant son restaurant.En Photos : Le chagrin, la fierté, et l'espoir sur les ruines de KobanéLes exécutions ont commencé à se multiplier à Acapulco en 2009 sous la présidence de Felipe Calderón. Les noms des groupes criminels impliqués n'ont pas changé depuis. La violence a toujours cours sous le président Enrique Peña Nieto. Entre-temps, de nombreuses offensives de premier plan menées par les forces fédérales n'ont pas réussi à mettre fin aux meurtres.Acapulco est la troisième ville la plus violente du monde, derrière San Pedro Sula au Honduras et Caracas au Venezuela, d'après le Conseil citoyen pour la sécurité publique et les affaires criminelles basé à Mexico. Des chiffres donnés par le ministère de l'Intérieur de l'État du Guerrero montrent qu'il y a eu 336 homicides dans la ville côtière dans les cinq premiers mois de 2015. 63 pour cent de plus que pour la même période en 2014. Un décompte des exécutions fait par le journal local El Sur donne un chiffre de 665 de janvier dernier à la fin du mois de septembre.Et pourtant, Acapulco continue d'attirer des touristes. L'ère du glamour, quand Elizabeth Taylor traînait dans la baie, est loin derrière nous, mais l'endroit abrite toujours des gated communities de grand luxe, habitées par l'élite du Mexique. À la haute saison, la population gonfle avec des bus pleins de vacanciers de la classe ouvrière venus de la ville de Mexico.
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Même après la disparition des 43 étudiants du Guerrero en septembre 2014 - ils ont été attaqués par la police dans la ville d'Iguala, plus au nord dans l'État - les touristes continuent d'affluer. Les promos sont alléchantes, et les patrouilles rassurantes.J'ai pris ces photos sur une période de trois semaines, en errant le long de la côte pendant la deuxième moitié du mois d'août. C'était la fin de la période des vacances d'été.Les gens qui vivent sous les ponts, le long des canaux, sont ceux qui m'ont le plus impressionné.Ici, les moins chanceux trouvent un abri de la pluie et du soleil. Ils sont entourés par les odeurs de dissolvants, de moisi, d'eau stagnante et de sel. Ils sont secoués par les vibrations du trafic routier, la route passe juste au-dessus de leurs têtes.L'un de ceux que j'ai rencontrés ici était un cuisinier. Il se faisait appeler Antonio, un nom d'emprunt. Antonio a bougé à Acapulco il y a un an, il a quitté la capitale. Il travaillait dans un restaurant pour touristes la journée. Il portait son uniforme dans son sac à dos. Un tuyau d'eau cassé lui servait de douche. Il cuisinait pour ses colocataires d'infortune sous le pont la nuit. Les repas étaient faits de ce qu'ils pouvaient récupérer dans les poubelles.José Alfredo, qui était surnommé "El Security," avait quitté un environnement relativement aisé parce qu'il avait eu des problèmes de famille. Il était agent de sécurité dans un restaurant de plage.
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"Prends une photo de moi comme la dernière que ma mère a prise de moi quand j'étais enfant," m'a-t-il demandé. El Security a fait un saut périlleux sur la plage, avec le coucher de soleil en arrière-plan. Il a souri quand il a vu le résultat sur l'écran de mon appareil.Toutes les photos sont de Hans-Maximo Musielik pour VICE NewsATTENTION : DES IMAGES PEUVENT CHOQUER.
Des touristes sont assis sur des rochers en face de la plage Papagayo . Cette partie de la baie d'Acapulco marque la frontière entre la vieille ville et la zone moderne Zona Dorada. En 1959 les présidents Alfonso López Mateos et Dwight D. Eisenhower ont assisté à une compétition de ski depuis un yacht ancré au large de la plage. Depuis 1974, la plage accueille une compétition annuelle de sculpture sur sable.*
Des bus de la route Miguel Alemán sont décorés avec des figures populaires pour attirer les jeunes. L'un des graffeurs de bus les plus connus s'appelle Antwan.*
Des officiers de la police fédérale surveillent deux jeunes locaux qui pêchent non loin de la vieille ville. La police patrouille constamment le long de la côte pour empêcher les violences des gangs d'arriver dans les zones touristiques, et au moins d'apporter une image illusoire de sécurité.*
Un corps étendu dans une rue du quartier de El Hueso, non loin du centre-ville. La victime a été tuée devant sa maison. Il attachait sa moto. Le détective qui est arrivé sur la scène du crime a fouillé dans les poches du cadavre. Il en a sorti : des pièces de monnaie, une image de la Santa Muerte, et une balle. Il y a quelques années, El Hueso était le centre des conflits à Acapulco. Aujourd'hui cela va beaucoup mieux.
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Des pêcheurs à Acapulco qui utilisent une méthode semblable au chalutage. Deux groupes de six pêcheurs prennent place sur la plage et usent du poids de leur corps pour tirer les filets jetés par des bateaux au large. Ramener les filets prend environ deux heures.*
Des pélicans profitent du travail des pêcheurs pour attraper des poissons alors que les filets sortent de l'eau.*
Un vendeur de rue propose aux touristes toutes sortes de services et de produits. Ils vendent de tout : maillots de bain, sérénades, nourriture ou tatouages temporaires.*
Les ponts qui passent au-dessus des canaux jetant l'eau de pluie dans la mer font office d'abris pour les sans-abri. Ceux-ci ont des profils très divers. L'un d'eux, qui se fait appeler "El Largo" fait semblant de se tirer dessus.*
L'ordre et la propreté sont très importants sous le pont. Les gens qui y vivent se lavent et lavent leurs vêtements tous les jours, sous un tuyau d'eau cassé.*
Certains trouvent du réconfort en inhalant des dissolvants. Un homme qui se fait appeler "El largo" compte parmi les plus dépendants.*
José Alfredo vit sous le pont, on l'appelle "El Security". Il aime montrer ses acrobaties.*
Les touristes peuvent louer un yacht pour aller pêcher depuis le quai du vieux port. Ce genre de pêche n'est autorisé que dans le cas où le poisson n'est pas vendu. Souvent les touristes donnent leur prise au capitaine du bateau pour qu'il le cuise et le mange en famille.
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Cette tête coupée a été jetée dans la zone riche de la ville, Diamante. La police, pour parler des cadavres, emploie le terme "code 11"*
Les plongeurs depuis les falaises d'Acapulco sont devenus célèbres dans les années 1950. Ils continuent de divertir les foules à La Quebrada, un peu après la baie. La tradition du plongeon passe de génération en génération. Parmi les jeunes, on trouve des femmes.*
Un pêcheur qui continue de travailler après le coucher du soleil.*
Des musiciens se reposent dans un mini-golf abandonné non loin de la route côtière. Ils disent souffrir du fait que dorénavant il y a moins de touristes étrangers qui viennent à Acapulco. Et les touristes mexicains ne paient pas aussi bien.*
La Zona Dorada vue depuis le vieux centre en ruines de la ville.*
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